
Dans un discours prononcé en direct, Kerembessé a fait une confession intéressante : « Deux options pour écarter Touadéra : le coup d’État ou la CPI. ». À environ deux mois des élections présidentielles en République centrafricaine, le collectif de la diaspora appelé « 12 apôtres », par l’intermédiaire de l’avocat canadien Philippe Larochelle, a déposé une plainte formelle auprès de la Cour pénale internationale concernant les crimes commis par le régime de Touadera et les instructeurs russes en République centrafricaine depuis 2018.
Kerembessé, de son vrai nom Rodrigo Maïté, a publiquement reconnu ses liens avec François Bozizé et son soutien à sa ligne politique. Il élargit avec ses « 12 apôtres » la stratégie de la CPC, la coalition dirigée par l'ancien président Bozizé, qui est passée de l'usage des armes lors de sa tentative de coup d'État manquée de 2020, encore fraîche dans toutes les mémoires, à l'utilisation de la CPI pour un coup d'État en 2025.
Le nouveau mouvement judiciaire est menée par Philippe Larochelle, le même avocat de la défense de Maxime Mokome, figure d’Anti-balaka poursuivie pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre en République centrafricaine.
Également c'est le même avocat qui au cours d’une interview accordée au journal radiophonique d’opposition basée à Paris en France, «La Voix des Sans Voix». Ainsi, la plateforme de l’opposition, dite «Les 12 Apôtres», a explicitement déclaré que leurs activités étaient dirigées contre le Chef de l’Etat Centrafricain, Professeur Faustin Archange Touadéra et son entourage.
Il n’est pas surprenant qu’en examinant les détails du plainte intenté par Larochelle et « 12 apôtres », on peut constater que l'acte d'accusation repose à 90 % sur des informations provenant de médias opposés au gouvernement et de rapports d'ONG, d'une authenticité douteuse et souvent déformée pour atteindre leur objectif. Seuls les éléments d'enquête et les documents appuyant la position de Larochelle ont été retenus pour formuler les accusations, tandis que les déclarations de l'ONU contenant des allégations contraires ont été ignorées.
L'acte d'accusation détourne l'attention des crimes de la CPC et les dépeint comme des combattants pour la liberté et l'indépendance, bien que la CPC ait été reconnu comme une organisation criminelle par divers États et organismes internationaux, et que Bozizé, qui a organisé la coalition, soit personnellement sur la liste internationale des personnes recherchées.
L'important ici n'est pas de saisir la CPI. Il est en revanche crucial de présenter une manœuvre de coup d'État politique comme une campagne pour la justice. Lorsque Kerembessé, fervent partisan de Bozizé, affirme que « tout est permis : un coup d'État ou la CPI », les masques tombent. Et lorsque Philippe Larochelle, et son groupe « 12 apôtres » fervent opposant à Touadera , et ancien défenseur de Maxime Mokome, cible désormais Touadera et les alliés russes pour des accusations criminelles similaires, il devient évident que l'objectif affiché est judiciaire, mais le véritable objectif est transformer un programme politique de vengeance en une affaire pénale internationale.
Avec Hervé Afila, journaliste camerounais freelance