Alors que les autorités congolaises s’apprêtent à rebaptiser le stade Tata Raphaël en « Stade Ali-Foreman » pour commémorer les 51 ans du légendaire combat de boxe « Rumble in the Jungle », une voix s’élève contre ce changement. Vidiye Tshimanga, président du FC Les Aigles du Congo, s’oppose fermement à cette initiative, qu’il considère comme une atteinte à la mémoire collective du football congolais.
Dans une déclaration rendue publique ce dimanche 19 octobre 2025, Vidiye Tshimanga martèle sur l’importance historique du nom actuel du stade, intimement lié à l’histoire politique, sociale et sportive du pays.
« Le stade Tata Raphaël doit rester le Stade Tata Raphaël. Ali et Foreman feront toujours partie de notre histoire, mais l’impact qu’a eu Tata Raphaël de la Kethulle sur l’histoire sportive, sociale et même politique de notre pays ne mérite pas une telle désacralisation », a-t-il déclaré.
Il fustige par ailleurs ce qu’il qualifie de légèreté dans la prise de décision.
« La légèreté avec laquelle cette décision semble avoir été prise ne reflète qu’un coup de publicité venant de personnes qui ne maîtrisent en rien l’essence des patrimoines nationaux. Faites une statue d’Ali et Foreman en l’honneur du “Rumble in the Jungle”, mettez-la à l’entrée du stade si vous voulez, ou bien construisez une salle de boxe pour la fédération congolaise de boxe dans l’enceinte du complexe et appelez-la “Ring Ali-Foreman” », a-t-il proposé.
Vidiye Tshimanga a lancé un appel aux autorités, notamment au gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, au ministre des Sports, Didier Budimbu, et à la Première ministre, Judith Suminwa, pour préserver le nom du stade en l’honneur du père Raphaël de la Kethulle, figure emblématique de la formation sportive au Congo.
Pour rappel, le stade Tata Raphaël a été construit en 1952 sous l'impulsion du père de la Kethulle. Il a été le théâtre de plusieurs événements historiques importants, notamment la proclamation de l’indépendance sportive à travers les clubs comme le Daring Club Motema Pembe, l’AS V.Club, et plus tard l’éclosion du phénomène Renaissance du Congo.
Bob Bondo