Le Qatar a réaffirmé son rôle de médiateur dans la recherche d’une paix « durable » en République démocratique du Congo (RDC), à l’occasion de la signature de l’accord-cadre de Doha entre le gouvernement congolais et l’Alliance du fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (M23).
Lors d’une conférence de presse ce samedi à Doha, le ministre d’État, ministre qatarien des Affaires étrangères, Dr Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al Khulaifi, a salué cette étape comme « une avancée majeure vers la consolidation de la paix et de la stabilité dans l’Est de la RDC ». Il a assuré que Doha poursuivra ses efforts diplomatiques « jusqu’à l’instauration d’une paix globale pour le peuple congolais ».
Le ministre a toutefois rappelé que l’accord-cadre « ne marque pas la fin du chemin, mais le début d’un processus global », avec de nouvelles négociations prévues dans les semaines à venir.
L’accord prévoit un cadre général accompagné de huit protocoles : deux déjà signés, six en cours de négociation. Ces protocoles portent sur des questions essentielles telles que :
- le rétablissement de l’autorité de l’État,
- les réformes politiques,
- une gouvernance inclusive,
- l’identité et la citoyenneté,
- le retour des déplacés et réfugiés,
- la relance économique et l’amélioration des services sociaux.
Selon lui, une commission indépendante de « vérité » et « réconciliation » sera également créée pour traiter les crimes commis, proposer des réparations et favoriser la justice transitionnelle, conformément à la constitution congolaise et au droit international.
Par ailleurs, il a qualifié la signature de cet accord d’« occasion historique », insistant sur la responsabilité des deux parties dans sa mise en œuvre. Il a réaffirmé que la diplomatie préventive et le dialogue politique restent « la voie optimale pour mettre fin aux conflits et répondre aux aspirations des peuples de la région ».
Le ministre a par ailleurs exprimé la reconnaissance du Qatar envers les deux parties pour leur « volonté politique et engagement responsable », tout en soulignant le rôle central de Doha dans la facilitation du dialogue. Il a aussi salué le soutien du président congolais Félix Tshisekedi, ainsi que la coopération du M23 et l’appui de partenaires internationaux tels que l’Union africaine, le Togo, les États-Unis, le Royaume-Uni, le Rwanda et la France.
Raphaël Kwazi