La République démocratique du Congo a pris les commandes de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) depuis le 15 novembre dernier. C’était à l’issue du 9ᵉ sommet des chefs d’État et de gouvernement qui s’est tenu à Kinshasa.
Cependant, l’ascension du pays à la tête de cette organisation régionale ne lui donne pas une clef magique pour mettre fin immédiatement à la crise qui secoue sa partie est. Le ministre de l’Intégration régionale, Floribert Anzuluni, l’a précisé, lundi, au cours d’un briefing presse. Ce membre du gouvernement a plutôt souligné la confiance que les autres États membres ont placée en la RDC pour conduire cette organisation internationale.
« Par ailleurs, il convient de noter avec intérêt que le fait de prendre les commandes de la CIRGL n’octroie pas à la RDC une clef magique pour mettre immédiatement fin à la crise sécuritaire dans l’Est du pays », a-t-il déclaré.
Floribert Anzuluni a renchéri : « La CIRGL est un cadre multilatéral. C’est l’ensemble des douze États qui la constituent. Il ne faudrait donc pas la confondre avec des considérations strictement bilatérales. »
Il a, à l’occasion, rappelé l’objectif de la RDC à la tête de la CIRGL qui, d’après lui, n’est pas celui de régler ses comptes avec d’autres États.
« À la tête de la CIRGL, l’objectif de la RDC n’est pas de régler ses comptes mais plutôt de promouvoir et d’impulser, avec le soutien des autres Etats, un élan s’alignant davantage sur le Pacte qui trace clairement la voie vers une paix durable requérant l’intégration économique régionale », a signifié le ministre de l’Intégration régionale.
« Très grande avancée »
Selon Floribert Anzuluni, ce sommet a enregistré une « très grande » avancée vers une reconnaissance internationale de la réalité tragique dont sont victimes les populations congolaises.
« En effet, dans leur Déclaration finale, les chefs d'État et de gouvernement réunis en sommet à Kinshasa ont appelé, je cite : à exiger le retrait sans délai du territoire congolais des troupes du pays agresseur de la République démocratique du Congo, conformément à la Résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations Unies ainsi qu’à condamner la poursuite des hostilités par le "Mouvement du 23 mars" et les "Allied Democratic Forces" (ADF) », a-t-il affirmé.
Pour lui, la Déclaration finale de ces assises ne parle pas d’un pays agresseur, mais plutôt du pays agresseur qu’est le Rwanda.
« C’est-à-dire dire que le pays dont il s’agit est connu, puisque déjà nommément cité dans la Résolution 2773. Au point 4 de cette Résolution, le Conseil de sécurité demande à la Force de défense rwandaise de cesser de soutenir le M23 et de se retirer immédiatement du territoire de la République Démocratique du Congo, sans conditions préalables », a ajouté ce membre du Gouvernement.
La CIRGL comprend douze Etats membres, à savoir : la République d’Angola, la République du Burundi, la République du Kenya, la République d’Ouganda, la République Centrafricaine, la République du Congo, la République Démocratique du Congo, la République Unie de Tanzanie, la République du Rwanda, la République du Soudan, la République du Soudan du Sud, et la République de Zambie. Au sommet de Kinshasa, seul le Rwanda a été absent.
Prince Mayiro