Le Burundi, partenaire de premier plan de Kinshasa dans la crise du M23, a pour la première fois été touché par des obus largués depuis la RDC ce vendredi 5 décembre alors que les combats faisaient rage autour des agglomérations de Luvungi, Katogota et Kamanyola, dans le Sud-Kivu.
Selon des sources locales, la première bombe aurait fini à Rugombo alors qu'une autre se serait écrasée à Cibitoke. Le ministère burundais des Affaires étrangères a confirmé la nouvelle sans en donner un moindre détail.
Édouard Bizimana dénonce alors une provocation du M23, pointe du doigt le soutien de Kigali et promet des actions consécutives.
"Les terroristes de l’AFC/M23 soutenus par le Rwanda ont largué une bombe sur le territoire burundais. Une telle provocation est inacceptable et des actions appropriées seront prises pour protéger la population burundaise", a écrit le diplomate burundais sur sa page X.
Alors que depuis le début de la semaine en cours, des affrontements opposent le M23 aux FARDC et à leurs alliés Wazalendo, l'armée burundaise est également en première ligne de défense pour empêcher les rebelles de progresser vers la ville d'Uvira, chef-lieu provisoire du Sud-Kivu.
Nombre d'analystes et fins connaisseurs de la région redoutent une régionalisation du conflit au cas où le Burundi se sentirait directement visé. Uvira est, en effet, une entité stratégique pour la RDC mais aussi et surtout pour le Burundi dont la capitale est située à quelques kilomètres seulement de la frontière congolaise.
Au cas où la ville congolaise passerait aux mains des rebelles, cela fragiliserait beaucoup le Burundi sur le plan sécuritaire et même économique, Uvira étant un débouché important pour des produits burundais.
Cet incident ainsi que les nouveaux combats sont signalés alors que la veille, en présence notamment d'Esdras Ndayishimiye, Félix Tshisekedi et Paul Kagame ont signé un accord de paix sous la houlette des États-Unis.
L'événement est salué par de nombreux citoyens mais il n'a pas permis l'arrêt des hostilités sur le terrain. Le M23 tente de percer vers Uvira mais peine à avancer grâce à un verrou des troupes congolaises à Luvungi.
Selon les autorités militaires au Sud-Kivu, un drone kamikaze venu du Rwanda et un char ennemi ont été neutralisés sur place ce vendredi 5 décembre, alors que depuis la reprise des hostilités, une centaine de combattants du M23 ont été tués par l'armée, selon les mêmes sources.
Isaac Kisatiro, à Butembo