À l'occasion du 77ᵉ anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, l'ambassade des Pays-Bas et l'Organisation congolaise des écologistes et amis de la nature (OCEAN) ont organisé un panel, le mardi 9 décembre à Kinshasa. La rencontre a porté sur les risques auxquels sont exposés les défenseurs des droits humains en RDC, en particulier les femmes vivant dans les zones en conflit.
Des militantes travaillant sur différents thèmes des droits humains ont partagé leurs expériences de terrain.
« Nous ne sommes délaissés, surtout nos collègues femmes qui vivent dans les zones en conflit. Nous avons invité certaines pour qu’elles parlent elles-mêmes des défis qu’elles rencontrent dans l’exercice de leur travail. L'une travaille sur la question des peuples autochtones, une autre travaille sur les violences liées aux ressources naturelles, sur le foncier et une autre encore sur la gouvernance », a expliqué à l’issue de la manifestation Kasongo Muteba, membre de l’Asbl OCEAN.
L'ambassade des Pays-Bas souligne que les militantes congolaises des droits humains ne sont pas seulement vulnérables, mais également leur travail n'est pas considéré à sa juste valeur.
« Nous avons voulu mettre en exergue le rôle de la femme défenseuse des droits humains parce que son rôle n'est pas vraiment mis en valeur. C'est parfois difficile d'être acceptée comme défenseuse des droits de l'homme alors qu'elle fait le même travail que ses collègues hommes. En plus de cela, elle court le risque d'être violée, d'être enlevée ou discriminée », a déclaré Claude Kianza, conseiller politique de l'ambassade.
Le président de la Commission nationale des droits de l'homme, Paul Nsapu, a annoncé la publication prochaine d'un rapport sur la situation des droits humains dans l'Est du pays.
« La femme est parmi les lanceurs d'alerte, elle défend les droits de l'homme, elle contribue pour que le monde ne dérape pas. Malheureusement, elle-même est victime de conflits, de guerres et de massacres, comme c'est le cas actuellement dans l'Est de notre pays. D’ici là, je crois, le 15 décembre, nous allons sortir un rapport sur ce qui se passe à l’Est. Nous allons l’utiliser partout pour prouver les massacres des populations, le génocide que subissent nos populations », a-t-il ajouté.
Un film intitulé « Devi » a été projeté, relatant les expériences d'une militante cambodgienne des droits de l'homme enlevée par des miliciens maoïstes. « Après avoir échappé à ses ravisseurs, la militante n’avait pas gardé silence », a renchéri le conseiller politique de l’ambassade des Pays-Bas.
Bienfait Luganywa