Des acteurs du groupe consultatif de médiation (GCM) de la République démocratique du Congo et de l'Ouganda à travers le cadre de concertation ont tenu mardi à Beni, dans le Nord-Kivu, un atelier d'échanges visant à mutualiser les stratégies d'alerte précoce et de lutte contre l'extrémisme violent du groupe armé Allied Democratic Forces (ADF), dans le cadre du projet "Paix au-delà des frontières" porté par Pole Institute.
L'événement a réuni les membres des cadres de concertation anti-extrémisme violent de Beni (Nord-Kivu) et Bunia (Ituri) pour la RDC, ainsi que leurs homologues ougandais. Ces travaux ont abouti à la proposition d'actions conjointes pour contrer l'influence et les activités des ADF dans les deux pays.
Selon Omar Kavota, expert des questions d'extrémisme violent dans la région, cet atelier a permis de "comprendre les défis communs" et de "proposer des solutions communes" face à la menace transfrontalière des ADF. Omar Kavota a notamment plaidé pour l'adoption d'une approche communautaire dans la lutte, en complément des efforts militaires déjà engagés par Kinshasa et Kampala.
"Les ADF sont une menace pour la région des Grands Lacs, nous devons nous mettre ensemble pour les combattre", a-t-il déclaré, soulignant l'importance de mutualiser les efforts de prévention.
Une autre participante, Noëlla Katongweraki, membre du Groupe consultatif de médiation (GCM), a mis l'accent sur les réseaux de financement illicite de ce mouvement terroriste. Elle a rappelé l'existence de réseaux de contrebande à travers la frontière, qui facilitent le déplacement "d'argent non contrôlé" servant à soutenir les activités des ADF. Une collaboration accrue entre les acteurs congolais et ougandais pourrait, selon elle, mettre fin à ces "réseaux mafieux."
Les ADF, un groupe d'origine ougandaise qui a fait allégeance à l'organisation État islamique, sont tenus responsables de massacres de civils dans l'Est de la RDC et d'attentats en Ouganda.
David Lupemba, à Goma