TRANSCO : les agents déclenchent une grève sèche pour non paiement des arriérés de salaires et de primes

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Les agents de l'établissement public de TRANSCO ont déclenché, ce mardi 23 décembre 2025, un mouvement de grève sèche à l’issue d’une Assemblée générale convoquée par l'intersyndicale. Cette rencontre visait à statuer sur l’avenir de cet établissement public stratégique, fortement secoué par une crise sociale persistante.

Selon les représentants des travailleurs, cette action syndicale fait suite au non-paiement de deux mois d’arriérés de salaire, correspondant aux mois de novembre et décembre 2025, ainsi qu’au retard accumulé de sept mois de primes, communément appelées intervention économique. 

Une situation jugée intenable par les agents, surtout en cette période des festivités de fin d’année marquées par de fortes charges familiales.

Outre ces revendications salariales, les grévistes dénoncent également des conditions sociales dégradantes. Ils évoquent notamment la distribution de poulets avariés et de riz de mauvaise qualité.

Les agents pointent aussi du doigt le comportement « belliqueux et intimidant » de René Bonganga, représentant du vice-premier ministre Jean-Pierre Bemba au Conseil d’administration de TRANSCO. Ce dernier est accusé de multiplier des menaces et pressions à l’encontre des travailleurs engagés dans ce mouvement de grève, observé depuis plus de 24 heures.

Ce mercredi 24 décembre 2025, la paralysie se poursuit. Aucun bus n’a quitté les deux principaux dépôts de l’entreprise, particulièrement celui de Masina (dépôt 1) et celui de Limete (dépôt 2), siège administratif de TRANSCO. Cette situation complique considérablement la mobilité des habitants de Kinshasa, déjà confrontés à de nombreuses difficultés de déplacement en cette période des fêtes. 

Sur place, des agents ont barré l’accès au dépôt de Limete, affirmant être arrivés « au bout de leur souffrance ». Pour ces travailleurs, l’année 2025 aura été particulièrement sombre et ils attribuent cette situation à la mauvaise gestion du comité dirigé par Bilambo. 

La tension est montée d’un cran avec des arrestations signalées dans la nuit dernière, concernant certains grévistes. Des agents interrogés allèguent que ces interpellations auraient été effectuées sur instruction de la Direction générale et que les personnes arrêtées auraient été conduites vers une destination inconnue, « accentuant le climat de peur et d’incertitude ».

Face à cette situation jugée explosive, les agents de TRANSCO lancent un appel à l’intervention personnelle du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, ainsi qu’à celle de la première ministre, Judith Suminwa, afin de sauver cet établissement public investi d’une mission sociale essentielle pour la population congolaise. 

ODN