En territoire de Beni, dans la province du Nord-Kivu, l'offre de soins de santé reste paralysée dans le village de Musuku. Malgré l'accalmie sécuritaire actuelle, l'hôpital général de Masuku, érigé par le gouvernement central dans le cadre du Programme de développement des 145 territoires (PDL-145T), demeure fermé depuis plus d'un an suite aux violences des rebelles ADF.
Un calvaire pour les populations civiles
L’absence de services médicaux sur l’axe Mantumbi-Musuku-Miliese place les résidents dans une situation précaire. Pour obtenir le moindre soin, les habitants sont contraints de parcourir de longues distances, une situation qu'ils jugent inacceptable au vu de l'infrastructure sanitaire existante.
"(...) Les habitants de Musuku, Miliese, Upende, Musandaba et environs éprouvent d'énormes difficultés pour accéder aux soins médicaux. La seule structure sanitaire publique qui alimente la région est toujours fermée, cela fait déjà plus d'une année. C'est un joli hôpital construit par le gouvernement central du pays et qui était inauguré par l'actuelle Première ministre Judith Tuluku, à l'époque ministre du Plan. Une fois qu'on tombe malade ici, il faut parcourir plus de 15 kilomètres pour atteindre une structure sanitaire. Que nos autorités nous facilitent à rouvrir cet hôpital car la situation est déjà sous contrôle de l'armée du pays", ont-ils confié à 7SUR7.CD.
Une préoccupation partagée par les forces de l'ordre
Le manque de personnel et de médicaments n'affecte pas seulement les civils. Les militaires des FARDC stationnés dans la zone, qui assurent la restauration de l'autorité de l'État, pâtissent également de cette fermeture.
"Cet hôpital n'est pas là seulement pour la population, mais aussi les soldats et leurs dépendants. Et nous les militaires voire les civils, éprouvons de difficultés en cas de maladie. Il faut aller chercher les médicaments à Mbau, Mantumbi, Oicha, voire la ville de Beni. Nous pensons que, l'autorité de l'État est déjà restaurée, il est temps que l'hôpital reprenne ses activités comme dans les jours passés", ont confié certains soldats sous anonymats.
Le défi du retour du personnel soignant
Bien que la sécurité soit officiellement rétablie par l'armée, le traumatisme des attaques passées freine la reprise. Selon des sources indépendantes, le personnel soignant est encore hésitant à reprendre le chemin de Musuku, craignant de nouvelles incursions rebelles.
Situé sur l'axe Mbau-Mantumbi (secteur de Beni-Mbau), cet hôpital aux standards internationaux reste pour l'instant un bâtiment vide, en attente d'une décision politique ou administrative pour relancer ses activités.
Bantou Kapanza Son, à Beni