22.000 ENFANTS TUBERCULEUX DÉTECTÉS EN RDC

Vendredi 25 mars 2016 - 07:05
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Le monde a célébrée, hier jeudi le 24 mars, la Journée internationale de lutte contre la tuberculose. A l’échelle mondiale, cette Journée a été célébrée sous le sous thème : « C’est le moment de ’’s’unir pour mettre fin à la tuberculose’’. A Kinshasa, la Journée internationale de lutte contre la tuberculose a été simultanément organisée dans trois différents sites. Une visite a été organisée à l’hôpital pédiatrique de Kalembelembe, une journée scientifique à l’hôpital général de référence de Kinshasa, et une autre cérémonie a eu lieu au sein de l’hôpital de Kabinda, siège du Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT).

Brian Bakolo, médecin coordonnateur provincial de la lutte contre la tuberculose, a donné le ton à la cérémonie en éclairant l’opinion sur le thème national : "Eliminons la tuberculose chez l’enfant". "Nous devons, dit-il, travailler ensemble, corps médical et population, pour lutter contre la tuberculose. Une maladie qui appauvrit sensiblement la population".
"Cette année, poursuit-il, nous mettons un accent sur les enfants, qui constituent une couche vulnérable de la population. Nous voulons rechercher les enfants malades pour leur apporter une prise en charge rapide par les infirmiers, si la maladie est détectée, avant même d’atteindre un médecin. C’est pourquoi nous disons qu’une toux peut cacher une tuberculose. Il ne faut donc plus attendre quinze jours pour aller au centre de dépistage. Et dans toute maison où un adulte est atteint de la tuberculose, veillons à ce que les enfants vivant en ce lieu soient suivis".

TEMOIGNAGES ET ANIMATIONS

Au menu de cette journée commémorative, des témoignages des anciens malades de la tuberculose, des saynètes et de l’animation musicale. Aurélie O., une fille de douze ans, a particulièrement attiré l’attention du public par son témoignage.
"J’ai souffert, dit-elle, de la tuberculose l’année passée au mois de février, mais ce n’est qu’au mois de juin que la maladie a été détectée. Mes parents n’en revenaient pas. Ils avaient du mal à y croire. Mais, après ma thérapie de six mois, j’étais complètement guérie. Aujourd’hui, ma petite sœur, âgée de 2 ans, est aussi atteinte. C’est très difficile pour elle de prendre chaque jour des comprimés. Je lance donc un appel vibrant à tous les parents de veiller sur leurs enfants".
Le programme a été agrémenté par des artistes qui, par leurs chants, sensibilisaient la population. Ils soutenaient que la maladie en soi n’était pas une fatalité, car les médicaments sont gratuits dans les différents centres.
Maxime, la trentaine, a également eu à parler de son parcours pour lutter contre cette maladie. "Moi, confesse-t-il, j’ai eu à refaire trois fois la cure. Le dépistage a pris du temps. Je suis passé par le traitement traditionnel. On a même eu à attraper des sorciers dans la famille. Le conseil que je peux prodiguer à la population, est qu’il n’y a qu’un secret pour guérir de la tuberculose : être régulier au centre de santé et prendre sa dose quotidienne".

REMISE DES CADEAUX
En ce jour mémorable, les autorités de la PNLT ont pensé à récompenser les anciens patients qui ont apporté leurs pierres dans la lutte contre la maladie, en acceptant de témoigner de leur expérience.
Un kit alimentaire leur a été remis pour la circonstance par le médecin directeur. Les centres qui soignent la tuberculose ont aussi reçu des chaises et des tables en plastique, en signe d’encouragement pour le travail abattu par le corps médical.

LA RDC, UN TERRAIN DE PREDILECTION DE LA TUBERCULOSE
"Au moins, 22.000 enfants sont atteints de la tuberculose en République démocratique du Congo. Nous avons tendance à les oublier. Nous devons plutôt tenir compte d’eux. C’est pourquoi nous voulons réveiller la population face à ce fléau et nous mobiliser", a déclaré le docteur Brian Bakolo..
"La RDC est le neuvième pays au monde et le troisième pays en Afrique, après l’Ethiopie et l’Afrique du Sud, où le nombre des tuberculeux est élevé. La population n’est pas suffisamment informée des dégâts qui découlent de cette maladie sur l’organisme", regrette le docteur Brian Bakolo.

Fyfy Solange TANGAMU