A L’OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE LA DEMOCRATIE L’AMBASSADEUR DE GRANDE BRETAGNE : " IL EST ESSENTIEL QUE DES ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLE ET LÉGISLATIVES SE TIENNENT EN NOVEMBRE 2016 "

Mardi 15 septembre 2015 - 07:08

Une tribune pro démocratie. C’est celle signée par l’ambassadeur du Royaume Uni en Rdc. Profitant de la Journée internationale de la démocratie, Graham Zebedee y va de son exhortation : " il est essentiel que les élections présidentielle et législatives se tiennent en novembre 2016 ". Forum des As publie le plaidoyer de l’ambassadeur britannique.

L’importance de la démocratie

Dans son histoire récente, la RDC vient de loin. Nous ne devrions pas oublier qu’il y a 20 ans de cela la RDC était encore une dictature, et il y a 15 ans le pays était dans un état de guerre et de dissension civile. A bien d’égards, les progrès réalisés au cours de la dernière décennie ont été remarquables. Deux scrutins électoraux à l’échelle nationale, la fin de conflits à grande échelle, et une croissance économique rapide pour y correspondre. En cette journée internationale de la Démocratie, cela vaut particulièrement la peine de célébrer les dividendes de la jeune démocratie de la RDC.

Mais les événements récents vécus dans l’un des pays voisins de la RDC nous rappellent de manière salutaire combien ces acquis de la démocratie sont fragiles. Au Burundi, le président Nkurunziza a décidé de rester au pouvoir de façon que beaucoup de gens au Burundi et à travers le monde considèrent illégale. Depuis lors, le pays enregistre des assassinats politiques, une tentative de coup d’Etat et de dizaines de milliers de Burundais devenus refugiés, y compris en RDC.
Les actions du Président ont poussé les principaux partenaires du développement du Burundi de cesser de travailler avec le gouvernement. Ceci aura un impact majeur sur ce gouvernement, quoique pas sur les Burundais les plus pauvres. Ces partenariats ne peuvent marcher que s’ils sont basés sur des valeurs partagées, comme la démocratie et le respect de l’etat de droit. Si ces valeurs ne sont plus partagées, aucun partenariat ne peut être conclu. Une discussion est en cours sur les sanctions prises contre des individus au sein du gouvernement Burundais.
Actuellement l’’économie du Burundi se porte également très mal. L’emploi et la croissance dépendent de la stabilité politique conférée par le respect de l’Etat de droit. Les investisseurs, locaux et étrangers, doivent avoir l’assurance qu’ils seront traités correctement. Un chef de l’Etat ne peut envoyer un signal plus clair de ce manque de confiance que par le non-respect de la constitution de son propre pays, particulièrement quand cette constitution émane d’un règlement post-conflit.
En RDC, le Président Kabila a choisi de s’engager à respecter la constitution, et à ne pas la changer. Il a agi ainsi pas à cause de la pression internationale, mais parce que c’est la bonne chose à faire.
Mais, étant donné l’histoire de la RDC, les investisseurs et le reste du monde resteront sceptiques quant à la tenue des élections dans les meilleurs délais jusqu’à ce qu’il y ait un calendrier et un décaissement d’argent pour leur tenue. Le président s’est clairement exprimé lors des réunions tenues avec la communauté internationale que le financement des élections relève de la responsabilité du gouvernement. En RDC, le président est au centre de l’univers politique. S’il excède son mandat, les conséquences sur la légitimité du gouvernement sont beaucoup plus sérieuses que si les Sénateurs, les Députés, les Gouverneurs ou les autres font de même. Ainsi, il est essentiel que des élections présidentielles et législatives se tiennent en novembre 2016. Ceci demeure possible sur le plan logistique et financier.
Je souhaite aux dizaines de millions de Congolais qui veulent un gouvernement efficace, redevable dans ce beau pays, une heureuse journée internationale de la démocratie !
Graham Zebedee, Ambassadeur britannique