Achille Mutombo salue la bravoure du peuple congolais

Mercredi 28 janvier 2015 - 15:45

Philosophe et acteur sociopolitique
Dans son analyse critique relative à la situation de l’heure, il appelle la classe politique à la responsabilité

L’actualité sociopolitique du moment est dominée par l’appel des uns et des autres au dialogue, la problématique de la loi électorale et les manifestations du peuple du 19 au 23 janvier 2015.

A cet effet, Achille Mutombo-cyaji, philosophe et acteur sociopolitique a, dans une analyse critique de la situation politique de l’heure, fait des propositions concrètes.

Concernant l’appel des uns et des autres sur la tenue d’un dialogue, il pense que 2015 est une année du dialogue qui est une vertu cardinale dans un Etat de droit. Mais, on ne doit pas dialoguer pour le plaisir. Il faut constamment le faire pour trouver des solutions durables susceptibles de stabiliser notre pays, dit t il.

Achille Mutombo estime qu’actuellement, après que les dirigeants actuels aient contourné la tenue du dialogue national selon l’esprit et la lettre de l’Accord Cadre d’Addis-Abeba, par l’organisation des concertations dites nationales, dont l’une des résolutions phares vient d’être matérialisée, après une année, par la formation d’un gouvernement dit de cohésion nationale qui a engendré des fissures au sein de la MP et des frustrations dans le camp de l’opposition favorable aux concertations, il est pratiquement impossible d’organiser toutes les élections crédibles et porteuses de paix, malgré l’adoption pénible de la loi électorale par le parlement.

C’est ainsi qu’il appelle la classe politique congolaise à la responsabilité. Certainement, la maturité de la classe politique congolaise, dans sa globalité, est la condition Sine qua none de la consolidation de la démocratie en RDC, dit-il.
Pour lui, l’objet principal de ce dialogue, s’il aura lieu un jour, devra être la problématique de la tenue des élections dans le délai constitutionnel.

Il faudra obtenir le consensus électoral sur la ténue, par exemple, de quelques séquences électorales d’ici 2016 : élections provinciales, sénatoriales, celles des gouverneurs, les législatives nationales et la présidentielle.

Accepter que l’ONIP (office national d’identification de la population) entame son travail dans la sérénité et la rationalité, en lui accordant tout le temps nécessaire pour produire au peuple un travail de qualité, plus tard, propose-t-il.

 » Si la prolongation est inévitable, il faut que les acteurs majeurs du jeu politique congolais y pensent dès maintenant et proposent des alternatives plausibles pour éviter de replonger le pays dans une situation chaotique. Mais le respect du délai constitutionnel constitue le gage de paix et de stabilité démocratique « , soutient-il.

Calendrier global des élections

Achille Mutombo prie la CENI de rendre public un calendrier global des élections.  » C’est ce calendrier électoral qui nous révélera l’intention cachée des uns et des autres quant au dépassement subtil du délai constitutionnel. Il faut qu’il soit disponible avant la session parlementaire de mars prochain « , tance-t-il.

S’agissant des événements qui ont paralysé le pays durant trois jours, Achille Mutambo salue la bravoure du peuple congolais.

 » La preuve éloquente vient de nous être donnée lors des manifestations du 19 au 23 janvier. Le peuple congolais, dans sa diversité, est allé au-delà du mot d’ordre de l’opposition, au sujet de la loi électorale. Donc, ce peuple, souverain primaire, n’attendait qu’une occasion opportune pour réagir, après avoir longtemps refoulé dans l’inconscient collectif toutes sortes de frustrations « , martèle-t-il.

 » C’est dans cette optique qu’il y a lieu de préciser que le peuple congolais est comme tous les autres peuples du monde, à la quête permanente de sa liberté.

Et, en philosophe politique, il est nécessaire de préciser qu’il y a une imbrication ou un lien absolu entre les vocables  »souverain primaire » et  »la rue ». Car, c’est par une manifestation publique, autrement dit la rue, que le souverain primaire exprime ses desideratas « , conclut-il.

Par Godé Kalonji Mukendi