Affaire Christopher Ngoyi : la Société civile exige des garanties pour un procès équitable

Mercredi 8 juillet 2015 - 14:26

Le dossier du défenseur des droits de l’homme et coordonnateur de la Société civile de la RDC, Christopher Ngoyi Mutamba, le dialogue politique en gestation en RDC, le processus électoral et la dénonciation des détournements initiée par le chef de l’Etat, ont constitué les sujets abordés au cours d’un point de presse tenu par la, Société civile de la RDC hier lundi 6 juillet 2015 au siège du Synecat, à Kinshasa.

Le secrétaire permanent d cette organisation de la société civile, Jean-Bosco Puna, l’expert pays en matière de lutte contre la corruption, José Mbu, Maître Patrick Ntambwe Ngoyi, membre du collectif des avocats du détenu Christopher Ngoy, le camarade Rashid Kayombo du Syndicat indépendante de l’administration publique, sont ceux qui ont animé la rencontre pour évoquer la situation sociopolitique de l’heure en RD Congo. Concernant le dossier Christopher Ngo, le membre du collectif de ses avocats a rappelé que ce défenseur des droits de l’homme a été d’abord enlevé le 22 janvier 2015 et gardé au secret pendant 21 jours. Il a fallu que les organisations de la société civile et les partis politiques dénoncent ces irrégularités pour voir Christopher Ngoy être présenté officiellement au public. Transféré depuis lors au Centre pénitentiaire de rééducation de Kinshasa (Cprk), il reste détenu jusqu’à ces jours.

Le collectif des avocats de Christopher Ngoyet la Société civile de la RDC craignent le manque de garantie d’un procès équitable et juste. Cette organisation craint, en outre, voir ce procès devenir politique. Aussi, pour Maître Patrick Ntambwe, la justice est loin d’être indépendante. Raison pour laquelle la Société civile de la RDC continue à réclamer la couverture médiatique du procès pour garantir son indépendance afin de restaurer l’image de l’incriminé. Le collectif des avocats attend, par ailleurs, la notification de la justice sur la demande de la mise en liberté provisoire de Christopher Ngoy en mi-juillet 2015.

Quant à la tenue du dialogue politique, cette organisation rappelle, à travers son secrétaire permanent, les différents forums organisés dans le pays sans résoudre la crise, Jean- Bosco Puna a fait allusion aux dernières Concertations nationales qui avaient formulé plus de 750 résolutions qui devaient pour lui, être évaluées au lieu de chercher de convoquer un autre forum.

La Société civile est pour un dialogue dont la communauté internationale va à assurer la médiation, a-t-il soutenu. Surtout que pour elle, la RDC est membre à part entière dé l’Organisation des Nations-Unies, et que cette communauté internationale a toujours aidé les Congolais en contribuant même dans leur budget national.

Le camarade Rashid Kayombo a insisté sur le respect de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ratifié par la RDC, à travers son président Joseph Kabila, et par plusieurs autres Etats notamment de la Sous-région d’Afrique centrale. Pour lui, cet accord-cadre implique la communauté internationale dans le dialogue voulu responsable et crédible.

Concernant les élections, constate la Société civile de la RDC, le processus électoral est dans l’impasse. Les controverses suscitées par le calendrier électoral publié par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), avec comme toile de fond, les contraintes logistiques, financières, juridiques, l’absence d’un fichier électoral fiable, le refus d’impliquer les nouveaux majeurs dans les élections locales et provinciales, sont de nature à hypothéquer la tenue des élections présidentielle et législatives dans le délai édicté par la Constitution, ont soutenu les membres de cette organisation.

A travers l’expert pays en matière de corruption, José Mbu, la Société civile de la RDC prend acte de la démarche initiée par le chef de l’Etat dans le domaine de la lutte contre la corruption. Elle rappelle que toutes les institutions du pays sont gangrenées par ce fléau qui e sacrifié le développement socio-économique de la RDC.

Pouf José Mbu, un document d’une vingtaine de pages, dans un pays qui a connu tant de crimes économiques depuis l’avènement de ‘actuel président de la République, démontre que le travail est bâclé. Par ailleurs, il a dénoncé le caractère juge et partie du conseiller spécial du chef de l’Etat en matière de lutte contre la corruption qui est en difficultés de s’attaquer à ses camarades du Parti du peuple pour la reconstruction et de la démocratie (Pprd) et de la Majorité présidentielle.
(Remake de l’édition 5185, article revu et corrigé)

Par Lucien KAZADI T.