BELGIQUE
Paris Match recueille des témoignages qui accablent cette femme, personnage-clé de "l’affaire Kubla-Duferco".
Quatorze mois après avoir disparu mystérieusement en République Démocratique du Congo (RDC), Stephan De Witte, comptable et ex-homme de confiance des hauts dirigeants du groupe sidérurgique Duferco, n’a toujours pas donné signe de vie. Sa disparition est à l’origine de l’enquête qui a conduit à l’éclatement de l’"affaire Kubla". Une femme d’affaires congolaise est au centre du volet disparition : Odette Maniema Krempin, dite princesse Odette. Compagne du disparu pendant deux ans, elle s’est présentée initialement comme une victime collatérale, menacée et prête à collaborer avec la justice belge. Mais des témoignages recueillis par Paris Match la présentent maintenant sous un jour nettement plus obscur.
Jacqueline et Daniel De Witte, les parents du disparu, ainsi qu'une ex-amie et relation d'affaires, Sonia Djamboleka, décrivent le changement radical de comportement dont ils ont été témoins dans le chef de Stephan De Witte à partir de sa rencontre avec la princesse Odette. Ils parlent d'un homme sous influence qui n'a pas hésité à mettre ses parents à la porte de l'appartement qu'il possédait à Knokke afin de le vendre à l'instigation de sa nouvelle compagne. Selon l'hebdomadaire, celle-ci aurait également reçu de l'intéressé, six mois avant sa disparition, 25 % des parts qu'il détenait dans une société propriétaire de biens immobiliers à Bruxelles.
Malgré son intention répétée à Paris Match au printemps dernier d'entrer en contact avec le juge Michel Claise en charge de l'instruction, le magazine indique qu'elle n'a toujours apporté aucun éclaircissement au magistrat. En revanche, selon nos confrères, elle prétend détenir un "dossier Duferco" couvert par un accord de confidentialité passé avec le patron du groupe, Antonio Gozzi. Par ailleurs, le fait qu'elle ait attendu plus de trois semaines avant d'avertir les autorités de la disparition de son compagnon, renforce les soupçons à son égard. En tout état de cause, Me Daniel Spreutels, le conseil des parents de Stephan De Witte, estime que le dossier contient suffisamment d'éléments pour contraindre Odette Maniema Krempin à un interrogatoire. Etant donné qu'elle réside entre l'Allemagne et la RDC, cela impliquerait un mandat d'arrêt international. L'avocat bruxellois croit également savoir que le juge Claise s'attelle à finaliser une commission rogatoire internationale au Congo.