Laissés dans un état de délabrement très avancé et de total abandon sans connaitre un quelconque réaménagement depuis l’époque coloniale, les bâtiments abritant les inspections urbaines de l’Agriculture, Pêche et Elevage et celui du Développement rural, viennent de connaitre une rénovation totale, en plus de la construction d’un second édifice. Le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta Yango, a inauguré ces bâtiments situés aux croisements des avenues des Huileries et Hôpital dans la commune de la Gombe, hier mardi 14 juillet 2015, en présence du ministre provincial de l’Agriculture, Magloire Kabemba, des ministres provinciaux, de deux inspecteurs urbains, du coordonnateur du PARRSA, du chargé de projet à la Banque Mondiale, du bourgmestre de la Gombe, ainsi que des agents et cadres bénéficiaires de l’oeuvre.
La réalisation des travaux a été rendus possible grâce au concours du gouvernement provincial de Kinshasa à travers le ministère provincial de l’Agriculture et Développement Rural, en collaboration avec le Projet d’Appui à la Réhabilitation et la Relance du Secteur Agricole (PARRSA), financé par la Banque mondiale. En plus de ces bâtiments, les deux inspections ont également été dotées des moyens de mobilité (motos), des équipements informatiques et des fournitures de bureau.
Avant de procéder à la coupure du ruban symbolique et la remise des matériels, André Kimbuta a tenu à rappeler que l’Agriculture et le Développement rural relevaient essentiellement de la compétence de la province. Il a émis le souhait de voir le pays reprendre sa place d’antan, où l’agriculture occupait une place de choix dans l’économie du pays. Ce qui devait se traduire par un Congo exportateur et non importateur des produits agricoles et vivriers. Au vu des résultats atteints à ce jour, le gouverneur de la ville a sollicité de la Banque Mondiale de pérenniser ce projet d’appui à la réhabilitation et la relance du secteur agricole qui profite énormément aux populations.
Pour sa part, le coordonnateur du Parssa, Alfred Kibangula, a expliqué que cette œuvre est le résultat de la mission d’appui à la mise en œuvre du PARSSA, un long processus remontant à juin et juillet 2011, qui avait passé en revue les besoins en matière de renforcement des capacités des ministères de l’Agriculture, Pêche et Elevage et du Développement rural, particulièrement pour les entités provinciales, tant dans la province de l’Equateur que dans celle de Kinshasa. Pour expliciter le bien-fondé de ces réalisations, Alfred Kibangula a relevé le fait que la vétusté et l’insalubrité des locaux, le manque d’équipements et l’insuffisance cruciale des fournitures de bureau traduisaient leur inadéquation au regard de la mission confiée à ses occupants. Il s’est donc joint à la réjouissance des bénéficiaires et a fait savoir que désormais, les agents et cadres de ces administrations travailleront dans un cadre agréable et confortable où ils pourront mieux exprimer leurs capacités professionnelles, s’épanouir et délivrer des résultats attendus. Comme le ministre Magloire Kabemba, Alfred Kibangula a appelé les agents et cadres à prendre soin de ces bâtiments en bon père de famille.
Le PARRSA, tel que l’a souligné le chargé de projet à la Banque Mondiale, Amadou Oumar Ba, est financé à hauteur de 120 millions de dollars américains par l’IDA, en vigueur depuis 2011 et vise à augmenter la productivité agricole et améliorer la commercialisation des productions végétales et animales des petits agriculteurs à la base dans les différentes zones ciblées à travers les trois composantes opérationnelles suivantes : l’amélioration de la production agricole et animale, l’amélioration de l’infrastructure de mise en marchés, et l’appui au renforcement des capacités au Ministère de l’Agriculture et du Développement Rural et Gestion du projet.
Il a affirmé que ce projet a atteint des résultats très encourageants qui vont dans la direction de l’objectif de développement escompté. Amadou Oumar a ensuite donné un aperçu de différentes réalisations du projet durant les 4 années de sa mise en œuvre qui a permis de :
-Renforcer de manière significative les capacités des institutions nationales à produire des semences de qualité ;
-Introduction dans la zone du projet à l’Equateur, dans quelques semaines, de plus de 450 géniteurs mâles de petits ruminants et de 1600 coqs améliorateurs ;
-Réhabiliter près de 1500 km de pistes de desserte agricole sur 2500 km prévus et la construction de 4 marchés et 16 entrepôts en voie de finition ; et
-Contribuer au renforcement des institutions en charge de l’encadrement du monde rural.
Afin d’assurer l’entretien et le maintien de ces édifices, Il a fait appel à la volonté politique du gouvernement à allouer un budget adéquat destiné au fonctionnement et à l’entretien des infrastructures et équipements, ainsi mis à la disposition du projet.
Au nom des bénéficiaires, l’inspectrice urbaine de l’Agriculture, Pêche et Elevage, Françoise Gene, a remercié les autorités provinciales et les différents partenaires qui ont concouru à la réalisation de cette œuvre.
Coûts des travaux
Tel que livré par le coordonnateur du PARSSA, les plans architecturaux de ces bâtiments avaient été initiés par un cadre de l’UNOPS et furent par la suite complétés et finalisés par le cabinet ERAC sur ordre du gouvernement provincial. Ce dernier a pris en charge l’intégralité des frais du plan, au titre de sa participation et sur ordre du gouverneur de la ville. Les travaux proprement dits, dont les coûts s’élèvent à 287. 337 $, ont quant à eux été confiés sur une base concurrentielle et conformément aux normes et procédures de passation des marchés, à l’entreprise SETRACO. Ce montant est reparti comme suit : 208.048 $ pour la construction et la réhabilitation des bâtiments ainsi que le contrôle des travaux; 28.800$ pour la dotation de 6 motos et 12 casques, 45.334$ pour les mobiliers et 5.660$ pour l’équipement informatique et les fournitures de bureau.
Il sied de noter que le PARRSA a construit les inspections provinciales en charge de l’Agriculture et du Développement rural à Mbandaka, à Lisala, à Gemena et à Mobayi Mbongo, les trois districts d’intervention du projet à l’Equateur. Il a également réhabilité entièrement la station INERA de Boketa et construit les locaux devant abriter l’antenne SENASEM Equateur, y compris un laboratoire d’analyse des semences à Gemena.
Myriam Iragi