Alerte OCHA : L’Est de la RDC toujours marquée par une profonde crise humanitaire

Jeudi 5 mai 2016 - 11:38
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Le pays compte plus 1,8 million de personnes déplacées internes

L’Est de la République Démocratique du Congo continue d’être marqué par une crise humanitaire qui affecte plus de 1,8 million de personnes déplacées internes.

Les attaques et les violences armées sont la principale cause de déplacements, soit plus de 79% de l’effectif cumulé total, note le Bureau de coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA) dans un rapport trimestriel.

En moyenne, durant le premier trimestre 2016, 2 000 personnes se déplaçaient par jour. La Province du Nord-Kivu, avec près de 800 000 personnes déplacées, soit plus du tiers de l’effectif national, demeure la province la plus touchée par la problématique des déplacements.

Comparé au dernier trimestre de l’année 2015, OCHA constate une augmentation de 200 000 personnes dont 135 000 nouvellement déplacées et près de 65 000 anciennement déplacées mais rapportées au premier trimestre 2016.

Détérioration du climat sécuritaire à Lubero, Masisi et Walikale

Les territoires de Lubero et Masisi abritent près de 75% des 782 000 personnes déplacées dans le Nord-Kivu. Cela reflète la détérioration du climat sécuritaire ces derniers mois.

La tendance à la baisse du nombre de personnes retournées dans leurs milieux d’origine au cours des 18 derniers mois pourrait être due à cette situation d’insécurité. Néanmoins le territoire de Walikale a enregistré près de 49 000 personnes retournées, dont 14 000 au premier trimestre 2016.

Le Bureau de coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies signale que la province du Sud-Kivu est la seule province où s’effectuent des déplacements de très courte duré, donnant l’impression d’une certaine accalmie.

Cependant, à la fin du premier trimestre, plus de 62 000 personnes nouvellement déplacées demeurent dans cette situation.

Par ailleurs, près de 97% de personnes se déplacent à cause des affrontements. Sur le cumulé de 364 000 personnes déplacées, 40% se trouvent dans le territoire de Kalehe. Pour le retour, le territoire de Shabunda enregistre le plus grand nombre de personnes retournées durant les 18 derniers mois, soit près de 55% de l’effectif cumulé.

Conflits fonciers à Maniema

OCHA dénombre près de 167 000 personnes déplacées internes au Maniema dont près de 9% dus aux conflits fonciers.

Le territoire de Kabambare enregistre près 31% des déplacés et le territoire de Punia 23%. Malgré la situation de déplacement en territoire de Punia, l’agence Onusienne a enregistrée près 59% de personnes retournées dans ce territoire au cours des 18 dernier mois.

Dans l’ex-province Orientale, près de 218 000 personnes déplacées internes sont estimées dans les provinces Bas-Uele, Haut-Uele, Tshopo et Ituri dont 71% en territoire d’Irumu. Plus de 70% des personnes nouvellement déplacées au cours de ce trimestre ont été enregistrées dans la province de l’Ituri.

OCHA estime à près de 30% du nombre de personnes déplacées de ces provinces proviennent du Nord-Kivu. Il dénombre près de 145 000 personnes déplacées internes dont près 90 000 enfants de moins de 18 ans les provinces de Haut-Katanga, Haut-Lomami et Lualaba.

Apaisement à Manono

Le territoire de Malenba-Nkulu abrite près de 45% des personnes déplacées internes. La majorité des mouvements de retour au cours des 18 derniers mois s’observent dans le territoire de Pweto, soit 47% de l’effectif total.

Avec près 166 000 personnes déplacées internes, la province de Tanganyika est celle dont les conflits intercommunautaires influent beaucoup sur les mouvements de population.

Soit près de 45% de l’effectif cumulé. Le territoire de Kalemie connu pour abriter près 48% des personnes déplacées internes de l’effectif cumulé de la province.

Le territoire de Manono connu pour son climat délétère montre un signe d’apaisement avec près 43% des personnes retournées cours de 1er trimestre 2016. Il n’y a pas eu de nouveaux déplacements dans cette province durant le premier trimestre 2016, signale OCHA.

Par Godé Kalonji