Amélioration du climat des affaires : difficile conciliation entre les promesses et les actes

Mardi 14 juin 2016 - 11:34

Ayant hérité des attributions de l’ex-CPCAI, l’Agence nationale pour la promotion des investissements (Anapi) est encore loin de convaincre. Son défaut : une machine de communication totalement désarticulée. Tout le contraire des méthodes qui ont porté à l’époque du CPCAI.

 

La dissolution du C mité de pilotage pour l’amélioration du climat des affaires en RDC (CPCAI) n’a pas résolu. Bien au contraire. Le gouvernement pensait bien faire en cédant les attributions du CPCAI à l’Anapi (Agence nationale pour la promotion des investissements). Là aussi, les résultats sont loin des attentes.

 

En s’octroyant par quelle magie les prérogatives du CPCAI, l’Anapi croyait bien déplacer les montagnes dans l’amélioration du climat des affaires. Au bout du compte, les résultats ont été plutôt catastrophiques. Pourtant, avec le CPCAI, il y avait une visibilité dans la mise en œuvre des réformes touchant directement à l’assainissement de l’environnement des affaires. Mais, par la volonté du gouvernement, et sans doute après d’intenses pressions de l’actuelle équipe dirigeante de l’Anapi, le gouvernement a cédé à la pression en dissolvant le CPCAI. Une erreur grave que la RDC paiera dans le prochain rapport Doing Business de la Banque mondiale, dont la publication est prévue fin octobre 2016.

 

Entre l’ex-CPCAI et l’Anapi, il y a un grand fossé que cette dernière n’arrive pas à combler dans l’immédiat. Il faut reconnaître qu’en peu de temps, le CPCAI a su donner un sens à tout ce qui se rapporte au climat des affaires. Il y avait une nette lisibilité dans la conduite des actions. Aujourd’hui, avec l’Anapi, les réformes touchant à l’amélioration ont été fondues en un fourre-tout. Le déficit de communication est tel qu’on ne sait plus exactement ce qui passe en matière d’amélioration du climat des affaires. On est en face d’un bateau ivre qui semble avoir perdu ses instruments de navigation. Alors question : avait-il réellement intérêt à dissoudre le CPCAI?

 

MIEUX COMMUNIQUER POUR BIEN RÉFORMER

A première vue, cette décision ne se justifie pas. La dissolution du CPCAI a juste été un saut d’humeur, sans fondement objectif. L’Anapi a réussi certes à s’approprier les prérogatives du CPCAI, mais elle n’a pas su s’inspirer de ses méthodes qui ont fait recette en son temps. Peut-on dès lors s’attendre à une nette amélioration de la position de la RDC au prochain rapport Doing Business 2017 ? Ce n’est pas évident. Car, entre les belles promesses d’amélioration du climat des affaires et les actions menés sur le terrain, il y a un grand fossé.

 

Un vieil adage rappelle qu’on ne change pas l’équipe qui gagne. De fa manière aussi, on peut dire qu’on n’abandonne pas les méthodes qui ont apporté des résultats probants. Ainsi, ce ne serait pas une honte pour l’Anapi de s’appuyer sur les méthodes de communication qui ont fait le succès du CPCAI. La lourdeur dans fa communication est un frein à la réussite des réformes en vue de l’amélioration du climat des affaires.

 

Il est temps que l’Anapi actualise ses méthodes de communication avant que tous les acquis engrangés par le CPCAI ne s’écroulent.

Par Faustin K.