André-Alain Atundu : « Le dialogue n’a pas vocation de suspendre la Constitution »

Mercredi 20 avril 2016 - 18:40

Pour la MP, présenter autrement la saisine des hauts magistrats de la République, c’est manifestement chercher à induire à dessein le peuple et l’opinion en erreur dans un but ma voué.

 

La Majorité présidentielle (MP) réagit aux critiques enregistrées à ta suite de la saisine de la Cour constitutionnelle par les députés nationaux MP sur la portée de l’article 70 de la Constitution en corrélation avec d’autres dispositions concernant les mandats du chef de l’Etat, des sénateurs, des députés provinciaux et des gouverneurs.

 

Au cours d’un point de presse tenu, hier mardi 19 avril au siège de la MP, à Gombe, le porte-parole de la famille présidentielle, André Alain Atundu, a déclaré que le dialogue politique et inclusif convoqué par le chef de l’Etat, en sa qualité de garant constitutionnel du bon fonctionnement de la démocratie, n’a pas vocation de suspendre la Constitution de la République.

 

De la saisine des hauts magistrats de la République, Atundu a rétorqué à ceux qui s’opposent à cette démarche en ces termes : « Présenter autrement un acte citoyen et démocratique, parfaitement constitutionnel, c’est manifestement chercher à induire à dessein le peuple et l‘opinion en erreur dans un but inavoué ».

 

Rappelant le débat général sur l’avant-projet de la Constitution de la RDC, base de l’actuelle loi fondamentale, André-Alain Atundu a dit que la disposition qui a été prise et décidée en 2005 où l‘Assemblée nationale était sous la houlette d’Olivier Kamitatu et la PAJ présidée par Charles Mwando. Il s’agissait de la seule observation présentée dans le rapport de la PAJ que dans la synthèse du débat général sur l’avant-projet de la Constitution.

Le porte-parole de la MP a lu cette section du rapport : « …Article 71 ancien 70, un deuxième alinéa a été ajouté pour que le président de la République sortant puisse rester en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau président élu afin d’éviter le vide institutionnel ».

 

Selon lui, il appartient à l’opinion de déceler de quel côté se trouve un agenda caché dès lors que cette disposition a été prise en 2005, au moment où personne n’avait de visée présidentielle. De ce point de vue, la MP oppose aux partisans de l’article 70 l’article 64. « Il est évident dans ces conditions que le président de la République est tenu de résister sur base de l’article 64 à tout prétendant téméraire ou maître chanteur qui ne respecterait pas les prescrits de la loi pour accéder au pouvoir suprême de l’Etat. L’article 64 consacre de ce fait, la solidité des institutions légitimement établies », a-t-il fait remarquer.

 

DIALOGUE AVENIR DE LA DÉMOCRATIE

Pour ce qui est du dialogue, les exceptions soulevées par les acteurs du G7 et de la Dynamique sont jugées « inopportunes » par le porte-parole de la MP.

 

Selon lui, l’exigence d’un panel international composé de l’Union africaine, l’Union européenne, l’Organisation internationale de la Francophonie et les Nations unies paraît contraire aux termes convenus entre les acteurs politiques congolais sur la direction du dialogue. Il s’agit ainsi pour la MB d’une initiative destinée à entraver ce grand rendez-vous républicain des compatriotes autour de l’avenir de la démocratie.

 

Dans son argumentaire, André-Alain Atundu a rappelé : « toute la classe politique avait décidé de confier la direction du dialogue à une co-modération congolaise Majorité-Opposition assistée du facilitateur international. De cette façon, tous les intérêts étaient pris en compte, à savoir l’inaliénable souveraineté de la République démocratique du Congo, la coopération internationale et la congolité du dialogue ».

 

Par ailleurs, les échauffourées survenues dans la ville de Kolwezi, chef-lieu de Lualaba, avec un bilan humain de six morts et plusieurs blessés, ont également été évoquées au cours de cette rencontre avec la presse. Une série de mesures urgentes ont été prises à la satisfaction de la population. C’est notamment l’intervention exceptionnelle des FARDC dans le rétablissement et le maintien de l’ordre, a indiqué André-Alain Atundu. « La MP invite la population au calme, à éviter le piège de la récupération et de l’intoxication de la part de ceux qui veulent briser le bel élan pris par la province de Lualaba sous la direction de nouvelles autorités », a-t-il déclaré.

Par Pitshou MULUMBA