APRES LA PROMULGATION MARDI DERNIER DE LA LOI SUR LA REPARTITION DES SIEGES AUX MUNICIPALES ET LOCALES CALENDRIER ÉLECTORAL GLOBAL : LE RÉAMÉNAGEMENT S’IMPOSE

Jeudi 27 août 2015 - 06:23

Certains observateurs sont dubitatifs quant à la tenue des élections urbaines, municipales et locales couplées aux provinciales en une seule journée du 25 octobre. Ils estiment, en outre, que ces scrutins ne peuvent être préparés en 60 jours quels que soient les moyens financiers mobilisés.
Après la promulgation par le chef de l’Etat de la loi sur la répartition des sièges par circonscription aux élections municipales et locales, il n’est pas besoin d’être devin pour comprendre qu’il n’y aura pas d’élections au 25 octobre prochain. C’est dans un peu moins de 60 jours. En dehors de ce texte de loi, rien n’est fait qui puisse faire accréditer le contraire de cette assertion. Rien du tout.

Pour les provinciales, la machine électorale est déjà bien en marche. Indiscutablement. Mais il n’en est pas du tout de même pour les municipales et surtout les locales. Or, le gouvernement tient à tout prix à coupler ces trois scrutins en une seule journée, le 25 octobre, comme proposé au calendrier électoral global de la CENI.
Les locales et les municipales ne peuvent être préparées en 60 jours. C’est humainement impossible. Même avec des moyens financiers conséquents et la logistique nécessaire, cela relèverait toujours du miracle. C’est sans exagération. On n’a peut-être pas très bien l’idée exacte de ce que sont les locales.
On n’appréhende pas très bien la complexité de ces scrutins. Trêve de polémique. Et pour cause. Les locales se déroulent dans deux entités de base : le secteur et la chefferie.
Chacun de 187 Territoires de la République en compte un nombre astronomique. Prenons un chiffre minimal de 30 entités de base comme exemple d’école. La CENI devra se déployer dans 30X187 entités. Ce qui est autour d’un minimum de 5.000 circonscriptions dans lesquelles la centrale électorale doit mener toutes les opérations préélectorales en 60 jours.

CONTRADICTION AVEC LES OPERATIONS ELECTORALES
Il faudra se livrer au même exercice pour les municipales, dans chaque commune qui est une circonscription électorale. Toujours dans les 60 jours. Comme on le voit, ce délai est bel et bien intenable. Ce qui entraîne, de fait, l’implosion du calendrier électoral global.
Celui-ci est en contradiction avec l’évolution des opérations électorales. D’où, le réaménagement de ce calendrier électoral global devient incontournable. La CENI doit, en principe, élaborer un calendrier réaliste qui tient compte de toutes ces contraintes, tout en respectant les délais de fin de mandature prévue dans la Constitution.
Ce nouveau calendrier ne doit pas marcher sur les travers du premier qui n’avait recueilli aucun consensus de la classe politique, où il y a eu des contestations dans les deux camps : la MP et l’Opposition. C’est pourquoi tout réaménagement du calendrier passe par un consensus à dégager dans la classe politique.
Mais où et dans quel cadre va-t-on dégager ce consensus de la classe politique pour un nouveau calendrier électoral ? C’est ici que se pose à nouveau la question de la tenue d’un dialogue inclusif, avec entre autres objet le réaménagement du calendrier électoral global.

LA CLASSE POLITIQUE TOUJOURS DIVISEE SUR LA TENUE D’UN DIALOGUE INCLUSIF
Or la classe politique est divisé à ce jour entre ceux qui sont favorables à la tenue d’un tel forum et ceux qui s’y opposent farouchement. Dans l’Opposition, l’Udps, qui est ouverte à un dialogue avec le pouvoir de Joseph Kabila, et est en train d’être marginalisée par une campagne de diabolisation faisant passer son leader Etienne Tshisekedi, pour rouler pour le glissement en faveur de Joseph Kabila par ce dialogue. C’est le blocage.
Pendant ce temps, l’horloge ne s’arrête pas de tourner et continue irréversiblement sa marche. Horizon 2016. Est-on vraiment sûr d’avoir des élections apaisées ou pas à la date prévue au calendrier électoral, c’est-à-dire en novembre 2016 ?
Entretemps, on ne fait rien pour son réaménagement, c’est-à-dire pour obtenir un nouveau calendrier respectant les délais constitutionnels. C’est le flou artistique. Raison pour laquelle, il faut revenir à de bons sentiments et réfléchir sur la tenue d’un dialogue inclusif.
C’est ici et nulle part ailleurs qu’on peut se mettre d’accord sur les scrutins prioritaires et renvoyer aux calendes grecques les municipales et les locales comme l’exige de Congolais, aussi bien dans la MP que dans l’Opposition. KANDOLO M.