Assemblée nationale : complot contre Matata

Lundi 2 mai 2016 - 11:57

C’était pré visible. Le contraire aurait étonné. On savait déjà que la question orale avec débat adressée au Premier ministre, Matata Ponyo Mapon, se transformerait en motion de censure. Tout le monde le prédisait. Au plus ha ut niveau de la Chambre basse du Parlement, le schéma était tracé d’avance. L‘honorable Mbindule Mitono, initiateur de la question orale, n’a été que l’exécutant, sous-traitant d’un complot visant directement Matata.

 

La République démocratique du Congo est véritablement un pays de contradiction. Et les contradictions sont telles que l’opinion a du mal à saluer les actions qui portent. Au nom du nivellement par le bas, une pratique qui s’inscrit dans l’inversion des valeurs qui gangrène la société congolaise, la réussite ne fait plus partie du vocabulaire du Congolais moyen. En. RDC, celui qui réussit est un homme à abattre. Ministre des Finances entre 2010 et avril 2012, puis Premier ministre depuis avril 2012, Matata Ponyo est combattu de toutes parts - jusque dans sa propre famille politique, la Majorité présidentielle.

 

Son seul péché, c’est d’avoir réussi à tous avaient prédit un cuisant échec. En inversant les tendances, Matata est aujourd’hui dans le viseur Curieusement, c’est dans la Majorité présidentielle - la même qui l’a investi le 9 mai 2012 - qu’il compte plus de détracteurs. En effet, toutes les attaques orientées contre lui ont pour épicentre sa propre famille politique. Sa réussite fait mal. D’autres auraient bien souhaité qu’ils se retrouvent à la .place de l’homme à la cravate rouge. Mais, le destina bien voulu que ça soit lui.

 

C’est avec Matata que la RDC retrouvé l’équilibre de ses comptes. C’est avec Matata que la stabilité macroéconomique s’est enracinée dans le temps, soit de 2010 à ce jour. C’est avec lui aussi que le taux d’inflation est passé sous la barre de 1% l’an. C’est toujours avec lui que la. RDC a enfin été citée en exemple dans les efforts de réduction de la pauvreté, dans les investissements dans les secteurs sociaux (santé, éducation, etc.).

 

Dans la MP certains ont souhaité se retrouver à ce moment précis aux commandes du gouvernement. Ils oublient cependant que le succès de Matata n’est pas le fait d’une génération spontanée. C’est le fruit d’un travail coordonné, inscrit dans la dynamique de l’action du chef de l’Etat.

 

QUESTION ORALE PAR SOUS-TRAITANCE

Si l’opinion publique se reconnaît dans l’action du Premier ministre Matata, ce n’est pas de l’Assemblée nationale, embrigadée dans une guerre politicienne incompréhensible. La question orale avec débat adressée au Premier ministre par un élu de l’Opposition, Crispin Mbindule Mitono, en est une belle illustration. Malgré tous les éléments d’explication apportés par le chef du gouvernement, l’élu de l’Opposition n’a pas été satisfait. Bien plus,’ il se prépare à récidiver par une motion de défiance contre le Premier ministre Matata, C’est le monde à l’envers.

 

Et dire qu’il y a une semaine, l’Assemblée nationale, dans sa majorité, a salué l’œuvre de Matata. Tout en reconnaissant quelques ratés, du reste marginaux, la Chambre basse du Parlement a estimé que Matata avait fait plus que ses prédécesseurs. Ce n’est pas le cas de l’honorable Mbindule qui semble voir la réalité autrement. Est-ce par daltonisme ? On n’en sait rien.

 

Le plus évident est que Matata est désormais visé par une motion de censure à l’Assemblée nationale. L’action est initiée par le député UNC Crispin Mbindule Mitono. Au terme de la réplique du Premier ministre, le vendredi 29 avril 2016, ce dernier a déclaré n’avoir pas trouvé satisfaction dans les réponses apportées par Matata.

 

On est en face d’un coup minutieusement préparé à l’avance. Car, la récolte des signatures pour cette motion de censure avait commencé avant même que le Premier ministre ne vienne répondre aux préoccupations des députés nationaux. Crispin Mbindule s’exprimait alors en ces termes: « La motion de censuré est en marche. Lorsqu’on a suivi les éléments fournis par le Premier ministre, nous avons décidé sur cette initiative dans la salle. Et d’Ici là nous allons la déposer auprès du bureau de l’assemblée nationale. Nous estimons que le Premier ministre a échoué sur tous les plans. Sur le plan social, la population congolaise souffre et traverse une misère indescriptible. Sur le plan économique, la stabilité du cadre macroéconomique prêchée par le Premier ministre n’est pas une réalité... Sur le plan sécuritaire, contrairement aux dire du Premier ministre, l’insécurité bat encore son plein à Beni, à Lubero. Le kidnapping monnayé continue, pourtant le Premier ministre affirme que ces pratiques ont pris fin. C’est pourquoi j’ai demandé la démission du Premier ministre ».

 

Quant aux chances de réussite de cette initiative émanant d’un élu de l’Opposition au sein d’une chambre où la Majorité s’affiche compacte pour défendre la vision du chef de l’Etat, Crispin Mbindule s’est voulu optimiste. « Nous allons faire notre travail en tant que député. Les collègues qui vont soutenir le Premier ministre sont ceux qui pensent que les Congolais moyens vivent très bien, ce qui n‘est pas vrai. Ma démarche vise la sanction et c’est notre pouvoir de sanctionner », a-t-il déclaré.

 

DES CHIFFRES QUI RASSURENT

Comme un roseau au milieu des eaux troubles, Matata ne tremble pas. Après quatre ans à la Primature, a appris à se plier sans se casser. Son plus grand défenseur, c’est le bilan de ses quatre années aux commandes de l’équipe gouvernementale.

 

Vendredi dernier, devant la plénière de l’Assemblée nationale, il a étalé des chiffres qui rassurent. Il a fait mention des conditions de vie des populations congolaises qui se sont améliorées ces dernières années. « Les chiffres montrent que les conditions de vie des populations congolais es se sont améliorées. Et l’écart entre le niveau de vie actuel et le niveau désiré se réduit sensiblement », a indiqué le Premier ministre Matata.

 

Une amélioration est également observée en matière d’emploi salarié dans le secteur non agricole. Le chiffre est passé, selon lui, de 36% en 2005 contre 43% en 2012.

Concernant les questions sécuritaires, ii a indiqué que le gouvernement attache une importance particulière aux tueries des rebelles ougandais ADF à l’Est du pays. A ce propos, a-t-il dit, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont réadapté leur dispositif afin de neutraliser les rebelles ADF et autres groupes armés.

 

A moins d’être frappé d’amnésie ou d’être guidé de mauvaise foi, le bilan de Matata est convaincant sur toute la ligne. Ce n’est pas le cas pour l’honorable Mbindule qui le juge autrement. L’on sait néanmoins que son action n’est pas loin de la fatwa que la Majorité présidentielle a lancée contre le Premier ministre Matata.

Dans tous les cas, le dernier mot revient au chef de l’Etat qui se reconnaît depuis quatre ans dans l’action de son Premier ministre, Matata Ponyo Mapon. Autant dire que le couple Kabila - Matata a encore du chemin - pour l’émergence de la RDC.

Par F.K.