Au cours du meeting tenu le samedi 13 septembre à Lemba : Le Front populaire argumente contre la révision constitutionnelle

Lundi 15 septembre 2014 - 13:00

Les éléments avancés pour démontrer l’inopportunité de la modification, du changement ou de l’élaboration de la nouvelle loi suprême.

Les ténors du Front populaire contre la révision constitutionnelle, Front populaire en abrégé, se sont adressé à leurs sympathisants le samedi 13 septembre au terrain GD de Lemba. L’essentiel du message a tourné autour de la Constitution, qu’ils tiennent voir rester à son état actuel.

Le coordonnateur de la structure et les deux autres orateurs qui ont pris la parole ont justifié leur position. Il s’agit de respecter l’engagement pris lors des concertations politiques de s’en tenir scrupuleusement à la Constitution, notamment dans ses dispositions verrouillées.

En outre, pour eux, aucune opportunité majeure ne peut justifier l’option de révision ou du changement de la Constitution.

Même si la Constitution n’a jamais été appliquée dans sa plénitude du fait que les 26 provinces ne sont pas mises en place, la rétrocession des 40% des recettes inopérante et la gratuite de l’enseignement primaire encore dans le domaine du rêve, les membres du Front populaire rappellent la pertinence des préoccupations ayant présidé à la rédaction de la loi suprême.

Ces éléments justificatifs consignés dans l’exposé des motifs de la constitution à avoir” assurer le fonctionnement harmonieux des institutions, éviter les conflits, instaurer un Etat de droit, contrer toute tentative de dérive dictatoriale, garantir la bonne gouvernance, lutter contre l’impunité et assurer l’alternance démocratique” sont d’actualité et ont été rappelés à l’assistance.

Jean-Pierre Lisanga, Moni Della, Gabriel Mokia ont dit plusieurs fois non à la révision et au changement de la constitution.

Pour eux, ceux qui lancent ce débat créent en principe des germes de conflits en opposant les pro révisionnistes et les anti révisionnistes, alors que la RDC est un pays post conflit ayant besoin de la cohésion nationale au détriment de l’exaspération des divisions entre les membres de la société congolaise.

Ils ont aussi accusé les tenants de la révision voire du changement de la Constitution de créer une diversion au regard des défis majeurs devant en principe préoccuper la gouvernance du régime actuel au pouvoir. Ils se sont demandé en quoi la loi fondamentale actuelle serait à la base du chômage endémique généralisé, surtout des jeunes ? De la même manière, cette loi suprême en vigueur serait -elfe responsable de la modicité des salaires dans tous les secteurs en RDC, de la hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité et des coupures intempestives de courant et de l’eau ? Ils n’ont pas manqué de déplorer la misère noire au pays et l’abandon dont sont victimes les refoulés du Congo-Brazza, la résurgence de l’insécurité, la baisse progressive de la qualité de l’enseignement dans son ensemble et la libération sélective des prisonniers, politiques et d’opinion.

Et pourtant, ce sont là des préoccupations qui méritent des réponses urgentes au lieu d’accorder priorité à la révision constitutionnelle qui en réalité cache un unique objectif: protéger et pérenniser les privilèges des révisionnistes au travers le maintien du Président Joseph Kabila au-delà de son mandat qui, au terme de la constitution, prend fin le 19 décembre 2016 à minuit c’est -à-dire dans 829 jours.

Parlant du processus électoral le Front populaire continue à récuser le Président de la CENI qu’il soupçonne de ne pas garantir l’organisation et la tenue des élections libres, transparentes impartiales, crédibles et apaisées du fait de son appartenance à la MP même s’il avait été présenté comme membre de la société civile. Tout en exigeant la mise en place d’une véritable administration électorale, il propose aussi l’organisation des élections couplées des présidentielles, des législatives et des provinciales en 2016 et les élections urbaines, municipales et locales en 2017.

K.KAP