Au cours d’une conférence à l’ex-Porte-rouge : Le TG Basokin et Mi-Amor conscientisent la jeunesse Songye

Lundi 29 décembre 2014 - 13:04

Cependant, Mi-Amor, dans son souci permanent de la promotion de la culture Songye, la raison fondamentale de sa musique, a choisi la date du 25 décembre de chaque année pour conscientiser la jeunesse. En effet, l’artiste Songye interpelle la conscience de cette jeunesse en ce terme : « Connait-toi, toi-même », comme dirait le philosophe Socrate, et « mon peuple périt faute de connaissance », comme dirait aussi l’apôtre Paul dans la Bible. Ainsi donc, cet artiste appelle le peuple Songye en générale et de la jeunesse en particulier à la connaissance de son origine, sa culture et ses valeurs, car celles-ci désormais sont en voie de disparition.

En effet, le peuple Songye est entouré de plusieurs voisins. Ainsi donc, ce peuple se contente de parler correctement et maîtriser la langue du voisin, mais le comble est que ceci n’est pas dans le sens contraire. Il s’oubli (peuple songye) même au point de parler ou de s’intéresser à sa propre langue maternelle et petit à petit la langue n’est plus véhiculée. Et comme celle-ci n’est plus véhiculée, elle disparait au fur et à mesure, sa culture avec elle et les valeurs ne sont pas épargnées. Ce constat est l’un des plus grands éléments qui est à la base de la disparition de la culture et valeurs Songye. C’est peut-être par complexe, dirait Mi-Amor que le Songye agit de la sorte. Pour lui, tout Musongye doit commencer par connaître son origine, son histoire, sa vraie nature et ses valeurs, car on ne peut s’accepter tel qu’on est que quand on se connaît réellement.

De l’histoire du peuple Songye
C’est alors que Mi-Amor se charge la mission de relater l’histoire Songye, afin de permettre à cette jeunesse de se connaître et de répondre à cette grande question posée au départ par cet artiste « connait-toi, toi-même ? » qui interpelle ainsi la conscience de ce peuple. Le peuple Songye n’est pas un peuple minoritaire, ni moindre, il a une origine, une histoire, un fondement, etc. Ce peuple est venu de l’Egypte colonisé par le Romain. Le peuple Songye est fondé par Dieu et il est la conséquence de ce que l’on peut appeler la « Tour de Babel » que la Bible a longuement commenté, où Dieu avait confondu toutes les langues du monde. C’est là que naquit la langue Songye. Ceci pour dire que cette langue n’est pas parachutée du néant ou de l’abstrait, elle bel et bien créée et instituée par Dieu lui-même dans sa divinité. Et c’est par la langue Songye que Dieu parla à Moïse et Pharaon sous forme de tonnerre. Ce peuple toujours en colonisation va quitter l’Egypte pour s’installer en Lybie, appelée en ce temps zone basse avec comme chef lieu Moroé et Epata où se trouvait les noirs Egyptiens qui parlaient le Kisongye. Juste après, il y a eu des périodes elliptiques que les historiens n’ont pas pu expliquer. Mais au 15è siècle, les noirs Egyptiens vont passer par l’Est et vont fonder l’Empire ou Royaume de Monomotapa, et ainsi la culture Songye va se régénérer.

Disons que le musicien Mputu Ebondo alias « Mi-Amor » authentifie ses propos en ce qui concerne l’origine du peuple Songye en Egypte en ce terme « nous venons de l’Egypte colonisé par le Romain. Nos colonisateurs parlent la langue latine, et le français est tiré du latin. Du reste, il y a plusieurs mots Songye venus du latin traduits et imités en français », dit-il.
Il a cité notamment le mot « Olo », qui veut dire, j’accepte en français. Ce mot est venu du latin du verbe « Wele », à la première personne du singulier. « Yolo » qui veut dire j’accepte. « Kinesu » du Songye qui veut dire je n’ai rien, est mal interprété par le français qui donne ainsi la signification : « je n’ai aucun sous ». « Kwenda » du Songye : aller en français est tiré du verbe latin « ire », qui donne « J’irai » en français à la première personne futur simple, et « Ile » à la première personne du singulier en Kisongye… C’est ce qui lui fait dire que les Songye et les Romains ont vécus ensemble au nord.
Au cours de cette conférence, Mi-Amor a insisté sur le fait que les Songye est un peuple connu de Dieu et ceux-ci aussi connaissent Dieu dans toute sa totalité et dans ses noms. Les Songyes appellent Dieu « Efile », c’est-à- dire Dieu dispensateur de bien ; « Mukulu » : Dieu omniscient ; « Mukungu » : Dieu qui parlait avec Moïse dans les tonnerres ; « Kiayima » : Dieu alpha : le premier, etc. »
(Charlie Muepu)