Balkanisation de la RDC à partir de la Province Orientale : Le caucus des députés nationaux dénoncent le ministre de l’Intérieur, le Gouverneur Bamanisa et la Monusco

Vendredi 6 juin 2014 - 12:47

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(La Référence Plus) Dossiers longtemps traité avec beaucoup de légèretés, les députés nationaux de la Province Orientale tiennent à sensibiliser toute l’opinion tant nationale qu’internationale. Pour un premier acte, ils rendent public le mémo. Les présumés complices et ou les autorités qui gèrent avec légèreté le dossier. Ci-dessous l’intégralité du mémo.

Nous, députés nationaux, élus de la. Province Orientale, réunis au sein de notre Caucus ce vendredi 25/04/ 2014, pour faire un état des lieux de la situation sécuritaire de la Province Orientale en générale et du bassin de l’Uélé en particulier, avons constaté avec beaucoup de regret la présence prolongée des éleveurs étrangers armés Mbororo, depuis plus d’une décennie, dans les Districts de Haut-Uélé et des Bas-Uélé.
 
1. Brève historique
Après plusieurs tentatives avortées sous la deuxième République, les éleveurs étrangers Mbororo, profitant des moments d’instabilités en RDC vers les années 2000, se sont installés dans le territoire d’Ango sous l’administration de la rébellion du MLC. Et dès lors, sous prétexte d’être en quête des pâturages, ils poursuivent l’occupation irrégulière des espaces dans les territoires de Poko. Niangara, Dungu et Bondo, avec comme objectif prochain la conquête de tout le bassin de l’Uélé.
 
Malgré plusieurs rapports élaborés au sujet de la présence nocive des éleveurs étrangers-armés Mbororo dans les Districts de Bas-Uélé et de Haut-Uélé, rapports adressés au Gouvernement de la RDC et recommandant le rapatriement sans condition de ces peuples éleveurs armés dans leurs pays d’origine, nous constatons fort malheureusement que ces documents sont restés lettres-mortes. Cela nous pousse à-accréditer la thèse selon laquelle, il y aurait des complices-qui ne jurent que par l’installation définitive des Mbororo dans le territoire de la RDC, parmi les présumés complices, nous pouvons citer :
« Certains officiels congolais tant au niveau national que provincial protègent les Mbororo moyennant quelques têtes de bêtes ou d’autres avantages ;
« Certaines personnalités de la Monusco, essentiellement « les peuls » frères de sang des Mbororo : ces personnalités militent pour l’installation définitive des Mbororo en RDC et pour l’obtention de la nationalité congolaise car ils veulent les faires passer pour des réfugiés climatiques et/ou des apatrides alors que leurs nationalités et leurs pays d’origine selon bien connus ;
« Le lobbying peul des pays de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique Central (le Tchad, le Nigeria, le Sénégal, ma Guinée, le Burkina-Faso, Mauritanie, etc) qui soutiennent mordicus la cause de Mbororo en RDC et surtout ceux qui occupent des postes importants au sein des Organisations pan africaines et internationales.
 
2. Conséquence de cette occupation irrégulière
Quatorze ans après, soit de 2000 à 2014, la présence de ce peuple venu des pays sahéliens a occasionné beaucoup de préjudices dans la vie de la population de la Province Orientale en général et celle du bassin de l’Uélé en particulier.
 
1) Plusieurs exactions contre les populations autochtones
Des tueries en série (une dizaine des personnes tuées dans le village Buye en 2005, 7 personnes tuées dans la chefferie Sasa en 2012. 19 autres tuées dans la chefferie Maziga en 2014. 2 militaires des FARDC tués à Banda en 2012, un agent de la DGM brûlé vit en 2013 dans sa maison à BILI 2 éléments des FARDC abattus à bout portant) La liste n’est pas exhaustive.
Des viols, des attaques répétées à mains armées, des extorsions, des enlèvements, etc.
 
2) Destruction de l’écosystème :
Toutes les espèces jadis protégés sont systématiquement exterminées, plus spécialement les ruminants, dans le seul but de conserver le pâturage exclusivement pour leur cheptel et rendre l’alimentation de la population dépendante de leur viande de vache.
Leurs troupeaux sont entrain de souiller les eaux des ruisseaux et de tarir les sources d’eaux destinées à la consommation de la population
Destruction des champs et des cultures vivrières des populations autochtones entraînant la famine ;
Risque de désertification de la région suite au broutage des herbes par les troupeaux détruisant ainsi la flore et la faune ;
 
3) Recrudescence de certaines maladies jadis éradiquées comme la maladie du sommeil provoquée par les mouches tsétsé qui accompagnent le bétail.
4) Occupation abusive et irrégulière des terres suivie de l’interdiction formelle faite aux autochtones d’y accéder pour faire la chasse, la pêche, la cueillette, le ramassage, etc.
5) Chasse aux autochtones et refus de se soumettre aux lois et textes réglementaires de la RDC ainsi qu’aux autorités locales.
6) Etant lourdement armés, les Mbororo s’affrontent régulièrement avec les FARDC et agissent en connivence avec l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA). Ceci constitue un danger imminent qui vise la balkanisation de la RDC.
 
3. Recommandations
Nous observons aujourd’hui, une stratégie mise en place malignement par les Mbororo, consistant à se concentrer fortement dans les espaces inhabités ou dans les réserves naturelles servant des parcs en l’occurrence, la réserve de Bili, le parc de la Garamba. Certaines d’entre eux, avec la complicité de leurs frères, sont entrain de s’autodéterminés en tant qu’ayants droits des espaces qu’ils occupent. Si le gouvernement dé la RDC n’y prend garde, il y a risque de balkanisation du territoire national. L’exemple de la Crimée majoritairement peuplée des russophones qui s’est détachée de l’Ukraine est encore frais dans nos mémoires. C’est pourquoi le Caucus des Députés nationaux de la Provi.nce Orientale dit NON au projet machiavélique de certaines personnalités, certains pays et certaines Organisations Internationales visant l’installation définitive des éleveurs étrangers armés Mbororo pour balkaniser la RDC. Ceci dit, nous recommandons ce qui suit a. Au Parlement :
Se saisir du dossier Mbororo pour en faire une question nationale à l’instar de beaucoup d’autres questions des groupes armés ayant fait l’objet des débats à l’Assemblée nationale.
b. Au Gouvernement
Présenter, par le truchement des ministres de l’intérieur et de la Défense Nationale, un plan précis, assorti d’un chronogramme détaillé relatif au désarmement, au regroupement des Mbororo en vue de leur rapatriement sans délai et sans condition dans leurs pays d’origine conformément aux résolutions des Concertations nationales et au discours du Chef de l’Etat à l’occasion de la clôture desdites Concertation.
Renforcer la sécurisation de nos frontières nationales en l’occurrence, arrêter le flux migratoire aux frontières de la RDC et le Sud-Soudan et réhabiliter l’autorité de l’Etat.
c. A la Monusco
Rester dans les limites de son mandat en RDC et dissuader certaines de ses cadres qui cherchent à imposer l’implantation définitive des groupes armés étrangers Mbororo en RDC.
 
Fait à Kinshasa, le 12 mai 2014
Pour le Caucus des Députés Nationaux de la Province Orientale

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