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Enfin, la vérité commence à sortir ! Le mémorandum des condamnés à mort dans le procès de l’assassinat constitue un vrai brûlot car il dévoile à la face des incohérences et des violations des principes élémentaires du droit dans le chef de l’arrêt rendu à cet effet. Tout d’abord, ces inculpés avaient été traduits devant « un tribunal d’exception créé pour la circonstance en violation de tous les instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme ». Lequel est prohibé par l’alinéa 5 de l’article 149 de la constitution en vigueur.
Ensuite l’extrait du rôle de la Cour d’Ordre Militaire mentionnait : « Eddy Kapend et Consorts. Atteinte à la sûreté de l’Etat ». En d’autres termes, les inculpés n’avaient pas été accusés ni condamnés d’assassinat de feu le président de la République. Voilà pourquoi l’assemblée nationale du régime de 1+4, sous la présidence d’Olivier Kamitatu avait retenu le caractère politique de ce procès et après d’âpres débats parfois houleux, une loi d’amnistie fut votée en 2003 en leur faveur. Ce que les gouvernements successifs n’ont jamais voulu exécuter pour des raisons inexplicables à ce jour.
Par ailleurs, par sa décision adoptée lors de la 54ème session ordinaire tenue du 22 octobre au 5 novembre 2013 à Banjul, la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des peuples a condamné fermement le refus du gouvernement congolais à se conformer aux instruments juridiques internationaux, notamment la loi d’amnistie ainsi adoptée et rendue publique.
Ci-dessous ledit mémorandum
Mémorandum à l’intention de monsieur Etienne
Tshisekedi wa Mulumba, président du Comité des Sages du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, président de l’UDPS
Transmis copie pour information:
– Aux Présidents des partis politiques membres de la Dynamique de l’Opposition ;
– Au Président du G7 ;
– Au Président des Alliés de TSHISEKEDI ;
– Au Président de l’Alternance pour la République ;
– Au Président du Mouvement de Libération du Congo« MLC»
(sic de son Secrétaire Général);
– Au Président de l’Union pour la Nation Congolaise « UNC » ;
– Au Président du Front des Démocrates ;
– Au Président Intérimaire de la Majorité Populaire.
Tous à Kinshasa.
Objet : Cri de détresse.
Monsieur le Président,
Nous, Epouses, Enfants, Frères et Amis des condamnés par la défunte Cour d’Ordre Militaire, en sigle (COM), dans le procès d’assassinat du feu le Président Laurent Désiré KABILA, avons l’honneur de vous adresser le présent mémorandum pour nous aider, si possible, à obtenir la libération des prisonniers politiques dont la liste en annexe, séquestrés depuis plus de quinze ans à la Prison Centrale de Makala et à la Prison Militaire d’Angenga, dans la Province de la Mongala.
En nous adressant à votre autorité morale, Monsieur le Président, nous savons pertinemment bien que vous jouez dans notre pays le rôle tribunicien à l’instar des tribuns du peuple dans la Grèce Antique. Rôle tribunicien reflétant votre idéal politique ou votre projet de société, c’est-à-dire l’instauration d’un Etat de droit avec ses corolaires qui sont notamment une bonne distribution de la Justice; un juge indépendant agissant selon son intime conviction; un Parlement souverain et un Gouvernement responsable assurant la défense du pays, la sécurité des citoyens et de leurs biens ainsi qu’une meilleure répartition de nos richesses à toutes les couches sociales de la Nation et ceci, avec en filigrane, la défense des opprimés.
Nous ne nous sommes pas trompés en vous adressant le présent mémorandum qui est pour nous un véritable cri de détresse et par-devers vous à tous les membres de la classe politique de notre pays épris de paix et de justice.
- LES FAITS
- DENEGATION DE LA SENTENCE.
- b) Le manque de courage politique engendrant par le fait même l’apathie ou lassitude, en-disant que leur situation est insoluble, attendons la fin du règne du président Joseph Kabila pour qu’ils soient libérés par le nouveau gouvernement. C’est la position des opposants et de la Société Civile alors qu’en tous les cas ces concitoyens restent innocemment séquestrés avec ce que tout cela suppose en termes de conséquences collatérales quant à leur santé périclitant de plus en plus et leurs familles vouées à tout jamais à l’oubli et la clochardisation.
- Eddy Kapend
- Pascal Marhegace
- Richard Yav
- Ildephonse Balungwe
- Jimmy Bisimwa
- Lukombo Franck Enfant Lubuila Alfa
- Itengwa Ngirinda Echo
- Bernard Bahaya
- Kitumaini Kashindi
- Jesse Mulek Kashindi
- RahaKashindi
- José Merveille Amisi
- Mawazo Bitangalo
- Sota Bey
- Mbalaka Mayala
- Amina Likuta
- Dede Wongo Kapend
- Anne-Marie Kamwanya
- Sifa Mutima
- Nzigire Pascaline
- Audry-Loambo
- Moïse Kapend