Plus de quatre ans depuis le début des massacres attribués à la rébellion d'origine ougandaise ADF dans la ville et territoire de Beni à l'Est de la RDC, le collectif des associations féminines de Beni amorce des séances de détraumatisation afin d'aider les enfants qui présentent des signes assez étranges dus aux stress.
Antoinette Zawadi, coordonnatrice de ce collectif, pense qu'il est temps de soutenir ces enfants qui ont vu nombreux d'entre leurs parents et frères brûlés ou tués à la machette en leur présence ou encore leurs proches emportés, des maisons saccagées ou mises en sac par l'ennemi.
C'est principalement par le jeu et quelques leçons de savoir-vivre, ajoute-t-elle, que ces associations féminines comptent y parvenir.
"Ils ont vu qu'on est en train de décapiter leurs parents en leur présence. Notre souci est de les aider. On va chaque fois organiser les jeux avec ces enfants, parce qu'on pense qu'avec ces jeux, ils seront détraumatisés. Mais aussi certaines leçons de savoir-vivre afin de voir comment les aider psychologiquement. On constate que leur niveau intellectuel baisse à cause du stress qu'ils ont subi. Notre souci est de les aider", a réitéré Antoinette Zawadi.
Interrogés à ce sujet, quelques parents et autorités scolaires ont reconnu un certain disfonctionnement psychologique de leurs enfants.
"Nos élèves ont des coeurs brisés. Nombreux sont à l'école comme muets. Ils ne parlent pas, il y a aussi des enseignants qui s'acharnent sur les enfants, contrairement à ce qui se passait", a laissé entendre un préfet d'études d'une école de la place, qui estime que cette situation de guerre a même affecté les adultes.
Rappelons que depuis octobre 2014, les massacres de Beni ont fait plusieurs centaines des morts et des disparus.
Isaac Kisatiro/Correspondant 7SUR7.CD à Butembo