BIAC : le Premier ministre livré  

Mercredi 25 mai 2016 - 09:59
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En demandant à l’Exécutif de payer les créances de la banque en faillite et à la Banque centrale de cristalliser son indépendance menacée dans cette affaire, l’Assemblée nationale a prononcé la sentence et désigné le coupable.

 

Devant la Représentation nationale, le Premier ministre Matata Ponyo et le gouverneur de la Banque centrale du Congo -BCC- Deo Mutombo ont donné, chacun, sa version de la crise que traverse la Banque internationale pour l’Afrique au Congo BIAC. Chacun a tiré la couverture de son côté alors que la situation de la 3ème banque de la RD-Congo est devenue un motif de crispation entre les deux institutions. Mardi 24 mai, le speaker Aubin Minaku a adressé les recommandations de l’Assemblée nationale au gouvernement et à la Banque Centrale.

Il s’agit pour l’Exécutif du remboursement, dans un plus bref délai, des créances de la BIAC arrêtées à USD 30 millions. La chambre basse recommande à la BCC de la nécessité de cristalliser son indépendance, conformément à l’article 176 de la Constitution et l’article 3 de la Loi n°005/2002 du 7 mai 2002 relative à la constitution, l’organisation et au fonctionnement de la Banque centrale du Congo, d’une part. et, d’autre part, de veiller à la protection des dépôts de 300.000 clients de la BIAC, conformément aux articles 30 et 74 de la Loi n°003/2002 du 2 février 2002 relative à l’activité et au contrôle des établissements des crédits. Il est aussi demander à la BCC de clôturer le dossier BIAC dans les meilleurs délais par l’agrément d’un repreneur crédible.

Sage mais énergique intervention pour certains, le communiqué de l’Assemblée nationale est en réalité un ultime appel lancé en direction du gouvernement, qui doit des millions à une banque en difficulté, pour qu’il honore ses obligations financières et assume ses responsabilités politiques dans la gestion de cette crise. Pas besoin d’un dessin pour comprendre que les députés dont le paiement des émoluments s’est compliqué avec l’entrée de la BIAC dans la zone de turbulences ont prononcé la sentence, désigné le coupable et livré le Premier ministre.

Par AKM