Blocage du processus électoral : passe d’armes CENI-Gouvernement. Le Rapporteur Kalamba accuse le ministre Bahati de mensonge.

Jeudi 8 octobre 2015 - 15:10

Le processus électoral est dans une impasse. C’est un secret de polichinelle. Pour le ministre de l’économie, Modeste Bahati, le coupable est tout trouvé : la CENI (commission électorale nationale indépendante). Elle reçoit des versements substantiels d’argents de manière régulière selon Modeste Bahati. C’est en substance ce qu’il a affirmé le samedi dernier, lors de sa très médiatisée interview, accordée à plusieurs chaînes de télévisions (RTNC, CONGOWEB, TELE 50). Cette sortie médiatique ne pouvait pas passer inaperçu, car ce cadre éminent de la Majorité Présidentielle avait sérieusement chargé la CENI en déclarant que c’est sur elle que repose l’entière responsabilité de l’échec du processus électoral car le gouvernement met à sa disposition tous les moyens financiers pour l’organisation des élections. Allant plus loin dans sa charge, Modeste Bahati, qui participe à toutes les réunions de la Troïka stratégique, avait dit que la CENI qui reçoit régulièrement de l’argent du gouvernement devait « prendre ses responsabilités ». Sous-entendu que la CENI ne prend pas ses responsabilités. Sinon, avait-il poursuivi sa violente charge, la CENI doit se justifier. La CENI vient de lui répondre. Dans un communiqué daté du mercredi 7 octobre signé par son Rapporteur (Jean-Pierre Kalamba), la CENI dément avoir bénéficié des versements substantiels d’argent et de façon régulière du gouvernement. Pour cette institution d’appui à la démocratie, tous les versements effectués par le gouvernement sont tracés dans le Rapport de Juin 2015 qu’elle a déposé à l’Assemblée nationale. Sous-entendu de la CENI, les versements du gouvernement ne sont ni suffisants ni régulier pour lui permettre d’organiser des élections crédibles et transparentes. Pour la CENI, en agissant ainsi, jeter le discrédit sur la CENI, le gouvernement par la bouche de Modeste Bahati veut induire l’opinion nationale et internationale en erreur. C’est pourquoi la CENI demande une réunion de clarification entre elle et le gouvernement « pour rétablir la vérité ». A travers cette séance, la CENI veut aussi que la question du réaménagement du calendrier soit évoquée. Par ailleurs, la CENI réaffirme son engagement à organiser des élections crédibles, transparentes et inclusives. Tout ceci fait désordre et conforte le G7 et la société civile et l’Opposition et même Moïse Katumbi qui soupçonnent le pouvoir de préparer un "glissement". Ce jeu nauséabond de ping-pong entre le gouvernement et la CENI va conforter davantage la thèse du glissement. Ci-dessous le communiqué de la CENI.

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LIM

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