Burundi : l’Onu nomme Jamel Benomar pour la reprise du dialogue

Vendredi 13 novembre 2015 - 12:18

Les casques bleus de la Monusco appelés à s’investir pour éviter le pire

« Nous devons regarder la situation en face. Si nous laissons l’escalade des tensions sans rien faire, c’est tout le pays qui risque de s’embraser, en particulier quand nous entendons les plus hautes autorités de l’Etat appeler à la haine », a déclaré Alexis Lamek, adjoint du représentant permanent de la France auprès des Nations Unies.

En effet, le projet de résolution de France au Conseil de sécurité condamne les violences et encourage les responsables burundais à reprendre un dialogue politique inclusif.

C’est dans ce cadre que l’Onu a nommé JamelBenomar, ancien envoyé spécial des nations Unies au Yemen, qui sera chargé d’organiser la reprise du dialogue politique pour faire prévaloir l’intérêt du peuple burundais.

Les discours haineux des responsables gouvernementaux font craindre à l’ONU une escalade de la violence après la mort de onze personnes depuis le week-end dernier, dont un employé des Nations unies.

« Cette crise politique pourrait revêtir sous peu une dimension ethnique », a averti le haut-commissaire de l’ONU chargé des droits de l’homme, ZeidRa’ad Al-Hussein.

« Les horreurs du passé ne doivent pas se répéter », a t-il martelé,considérant que le pays était à « un tournant décisif ».

Le Burundi connaît la plus grave crise de son histoire depuis la fin de la guerre civile qui a fait 300 000 morts entre 1993 et 2006. Le président Pierre Nkurunziza a fait modifier en avril la Constitution pour pouvoirbriguer un troisième mandat, ce qui a mis le feu aux poudres dans le camp de l’opposition.

La Monusco pourrait s’investir pour éviter le pire

L’ONU est entrain d’étudier la possibilité d’envoyer des Casques bleus au Burundi depuis la RDC voisine, si les violences s’amplifiaient et devenaient incontrôlables.

« Cette option est de faire venir des soldats de la Monusco par la frontière avec le Burundi », a ainsi expliqué, mercredi 11 novembre, un diplomate du Conseil de sécurité.

« Les 20 000 soldats de la Monusco en RDC sont soutenus par une force de réaction rapide constituée de soldats d’élite d’Afrique du Sud, du Malawi et de la Tanzanie qui pourraient aussi être déployés au Burundi », a ajouté ce diplomate.

Une autre option serait de déployer des troupes de l’Union africaine formées de soldats issus de plusieurs pays de la région.

Mais les autorités burundaises semblent décider à en finir avec cette contestation qui dure depuis six mois et qui a fait 200 morts et 200 000 réfugiés.

Le seul espoir repose maintenant sur la relance du dialogue où le pouvoir serait prêt à discuter directement avec « les vrais opposants ».

Par Godé Kalonji