Burundi : Nkurunziza disqualifié !

Jeudi 14 mai 2015 - 11:21

Pour avoir voulu s ‘accrocher au pouvoir en violant la Constitution de son pays, le chef de l’Etat burundais empêché de regagner Bujumbura après avoir assisté à un sommet en Tanzanie.

Tous les regards à travers le monde étaient focalisés hier mercredi sur la situation confuse née de la tentative de coup d’Etat qui se déroulait au Burundi, petit pays de la région de Grands lacs africains situé entre la RDC, le Rwanda’ et la Tanzanie !

D’après plusieurs sources relayées par des médias occidentaux, cette tentative de coup d’Etat a été l’œuvre du Général d’origine Hutu Godefroid Niyombare, ancien chef d’état-major et ex-Directeur général de services de renseignements du Burundi bénéficiant de l’appui d’une frange importante de l’armée nationale apparemment neutre qui se dit formellement opposée à une énième effusion de sang dans ce pays.

Annoncée à partir d’une radio privée (RPA-Radio publique africaine) en lieu et place de la Radio Télévision nationale du Burundi, RTNB en sigle, la nouvelle sur le renversement du Président Pierre Nkurunziza a suscité une grande liesse populaire à travers la ville de Bujumbura et sa périphérie. Mais la société civile burundaise se garde encore de prendre position sur quoi que ce soit, surtout en ce qui concerne la destitution de ce dernier, estimant que tout n’est pas encore fini.

Dans les milieux de décideurs on ne s’offusque pas cependant d’affirmer qu’on ne peut, pour le moment, que négocier le renoncement, par Nkurunziza, à son funeste projet de se présenter pour un troisième mandat à la prochaine élection présidentielle en juin de l’année en cours.

Hier mercredi, en fin d’après-midi, les chefs d’Etat de l’Afrique de l’Est réunis à Dar-es-Salaam ont clôturé leur sommet sur la situation prévalant actuellement au Burundi en indiquant qu’ils condamnaient toute tentative de coup d’Etat dans ce pays et qu’ils en appelaient vivement au retour à l’ordre constitutionnel mais aussi et surtout au respect de l’Accord d’Arusha qui avait mis un terme à une longue période de troubles à travers ce petit territoire de la région de Grands lacs africains !

D’après de nombreux témoignages enregistrés hier à travers les quartiers de la capitale Bujumbura, l’idée généralement partagée par les Burundais tournait autour de la nécessité de préserver les intérêts nationaux notamment en évitant de verser inutilement le sang de paisibles et honnêtes citoyens.
« On est tous d’accord pour qu’il n’y ait pas de troisième mandat mais il reste à déterminer la manière de le faire.

On indique à ce propos que les chefs d’Etat qui ont pris part au sommet de Dar es-Salaam ont conseillé au Président Pierre Nkurunziza de ne pas retourner à Bujumbura dans les conditions qui sont les siennes présentement (confusion totale, liesse populaire partout, etc.)

Compte tenu justement de cette situation, Pierre Nkurunziza n’a pas assisté au sommet de ses pairs chefs d’Etat. Il a préféré plutôt rester à son hôtel avant de prendre le chemin de l’Ouganda où il attend la suite des événements.
Mais dans son pays on pense déjà à l’après Nkurunziza en envisageant sérieusement la mise, en place d’une autorité suprême intérimaire qui pourrait être matérialisée par le Président de l’Assemblée nationale et dont la mission principale consisterait à organiser, sans précipitation, des élections transparentes et justes très attendues, du reste, par l’ensemble du peuple burundais !

Malgré cette situation confuse qui règne au Burundi, plusieurs observateurs avertis s’accordent à reconnaître que les événements d’hier ont sonné le glas du régime Nkurunziza Et les scènes de liesse enregistrées à Bujumbura ont tout d’un désaveu populaire.

Le vent du changement qui souffle en Afrique continue à faire des victimes parmi les chefs d’Etat qui s’entêtent à violer les règles de la démocratie. Après le Burkinabé Blaise Compaoré et le Burundais Pierre Nkurunziza à qui le prochain tour ?

Par KAMBALE MUTOGHERWA

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