Cacophonie à l’ARC

Vendredi 6 novembre 2015 - 12:10

Depuis la fronde du G7 au sein de la Majorité Présidentielle, à la mi-septembre, et le refus de plusieurs cadres de se plier à l’option levée par leur « Autorité morale », Olivier Kamitatu, la situation reste confuse à l’ARC (Alliance pour le Renouveau du Congo). Parmi les « rebelles » se recrute Elysée Munembwe, qui vient de franchir le Rubicon en convoquant, sans en avoir ni la qualité, ni la compétence, un Congrès de l’ARC pour le 7 novembre 2015 à la Foire Internationale de Kinshasa (FIKIN).

Paradoxalement, c’est la même date qui avait été retenue par la haute direction de ce parti dont la présidence est pilotée, conformément aux statuts, par Konde Vila Kikanda, pour la tenue du congrès officiel et légal.

Perçu comme un affront et pour éviter ce « classico » de mauvais goût que voudrait leur imposer la Questeur de l’Assemblée nationale, le président national de l’ARC, Konde  Vila Kikanda, a décidé de reporter, à une date ultérieure, le congrès de sa formation politique.

Dans un communiqué de presse parvenu au Phare, Konde dénie à Elysée Munembwe, transfuge du RCD/Goma, le droit et la compétence de convoquer un congrès du parti.

Pour preuve, il a brandi la décision prise lors de la réunion du comité directeur de l’ARC le 7 janvier 2015. En effet, au cours de  cette réunion, Konde Vila Kikanda avait été officiellement désigné pour assumer l’intérim du Président national de l’ARC, Olivier Kamitatu, rappelé au gouvernement Matata II en qualité de ministre du Plan, ce qui l’avait placé dans une situation d’incompatibilité.

La direction de l’ARC précise que le procès- verbal de ladite réunion avait a été signé par tous les participants, y compris Elysée Munembwe et d’autres frondeurs, dont Kangundu et Kipele.

En plus de ce procès-verbal qui lève toute équivoque au sujet de la présidence du parti, l’ARC souligne que le Vice –premier ministre et ministre en charge de l’Intérieur, Evariste Boshab, avait pris acte de la désignation de Konde Vila Kikanda en qualité de président national  par intérim de l’ARC. Et, il n’y a pas, dans les archives de ce parti, un acte contraire.

Conformément à l’article 7 de la Loi portant organisation et fonctionnement des partis politiques, l’acte posé par Elysée Munembwe   est considéré comme une rébellion consommée,  qui peut donner lieu à des poursuites judicaires contre elle.

ERIC WEMBA