Calendrier électoral: La Majorité rejoint l’Opposition

Mercredi 11 mars 2015 - 11:58

Des voix s’élèvent au sein de la famille politique au pouvoir pour inviter le parlement à engager un débat de vérité avec le gouvernement en vue d’aboutir à un calendrier électoral consensuel

Des commentaires fusent de toutes parts autour du calendrier électoral global publié le 12 février 2015 par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

Dernier exemple en date, la réflexion flottant sur la toile intitulée » Nécessité et urgence d’un calendrier électoral global réaménagé en RDC » sous la plume du député national et président national du Msdd (Mouvement solidarité pour la démocratie et le développement), parti membre de la Majorité présidentielle, Christophe Lutundula.

Dans sa réflexion, l’auteur ne va pas par le dos de la cuillère pour démonter par A+B la nécessité de trouver absolument un consensus autour du calendrier électoral global publié par la ceni mais qui ne fait pas l’unanimité.

Ainsi, emboitant le pas à l’autorité morale de l’Unadef, Carles Mwando N’simba, membre de la Majorité présidentielle également qui s’est déjà exprimé dans ce sens, le président du Msdd suggère à ses collègues parlementaires d’engager, dès la prochaine rentrée parlementaire, en toute responsabilité et maturité politique, un débat de vérité avec le gouvernement de la République et la Ceni en vue d’un calendrier consensuel, dans la perspective d’un contrat républicain qui livre tout le monde.

L’auteur de la réflexion met un accent sur la nécessité de ressasser le calendrier en vue d’y introduire quelques réaménagements ainsi que sur l’épineuse question de la mise en place des ETD (entités territoriales décentralisées) et des organes locaux qui constituent parallèlement un danger et un piège pour la suite des événements.

Il fait remarquer que les élections sont faites par le peuple et pour le peuple. Pour ne pas être en déphasage avec lui et provoquer inutilement d’autres manifestations des rues, la Ceni a donc intérêt à tenir compte de l’opinion des Congolais qui ne cessent de se prononcer dans leur large majorité sinon à l’unanimité pour son réaménagement dans le sens de privilégier les provinciales, les locales, les communales et les urbaines pour le fonctionnement des institutions républicaines et la vie de la nation.

Les réaménagements devraient rendre le calendrier plus réaliste, plus rationnel, plus opérationnel et plus efficace.

L’ordre des priorités

Tout en soulignant l’importance des élections locales, Christophe Lutundula estime que dans le contexte financier actuel de la RDC, commencer par ces élections conduira le pays presqu’à un arrêt cardiaque.

On va se buter sans doute à d’autres ratés en organisant les élections locales dans les conditions actuelles de notre budget. Il s’avère donc indispensable de reporter les élections locales communales et urbaines ; d’autant plus que la démocratie à la base ne peut prospérer que quand elle rime avec le bien-être et la paix à la base.

Pour l’heure, l’ordre des priorités devrait logiquement se présenter comme suit. Les élections des députés provinciaux, décembre 2015. Elections des sénateurs, des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces : Janvier 2016. Elections du président de la République : novembre 2016 ; Elections des députés nationaux : novembre 2016 ; Elections locales et municipales : pendant la 3è législature.

Plusieurs raisons expliquent cette disposition. Il y a d’abord la durée constitutionnelle des mandats des députés provinciaux, des gouverneurs et des sénateurs qui est largement dépassée (plus de 3 ans). Il y a donc nécessité de se conformer à la constitution.

Ensuite, l’obligation de respecter les délais constitutionnels pour les institutions politiques provinciales et nationales visées expresis verbis par la constitution et déjà en fonction.

Enfin, le fonctionnement régulier et la stabilité des institutions provinciales et nationales sont déterminants pour la gouvernance générale du pays et conditionnent ceux des entités décentralisées. Le bon déroulement des élections locales et municipales et la réussite de l’ensemble du processus de décentralisation du pays en dépendent aussi.

Somme toute, la Ceni doit tenir compte du contexte général et des exigences du moment pour des élections apaisées, crédibles et dignes qui seront une véritable fête de la démocratie plutôt qu’un rendez-vous avec la violence et la contestation.

Par G.O