CAN 2015 : les arbitres africains ont-il été à la hauteur ?

Mercredi 11 février 2015 - 07:55

Le 31 janvier à Bata, en quart de finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), le penalty offert à la Guinée équatoriale par l’arbitre mauricien Rajindraparsad Seechurn a fait siffler quelques oreilles, dont celles de la Confédération africaine de football (CAF) et d’Issa Hayatou, à tel point qu’Ahmed Akaïchi, l’attaquant tunisien, a demandé "la démission" du président de l’institution.
Depuis, bien que Seechurn ait été suspendu pour six mois, les esprits s’échauffent. L’international tunisien Alaeddine Yahia, qui n’a pas participé à la compétition, évoque "la corruption, qui gangrène le football africain et ne le rend pas crédible" et s’interroge sur le niveau des arbitres du continent : "Certains ne connaissent pas toutes les règles du jeu. Et on ne voit pas tout, car tous les matchs ne sont pas retransmis à la télévision."
"Les fautes d’arbitrage ne sont pas propres à l’Afrique", nuance l’ancien international marocain Abdeslam Ouaddou, qui milite pour que les arbitres africains bénéficient d’une meilleure formation. "Certains officient dans des championnats de faible niveau, et dirigent soudain des matchs de la CAN, avec une majorité de joueurs qui évoluent en Europe..."

Les arbitres sont notés par un inspecteur
Les arbitres et arbitres assistants désignés pour la CAN sont tous internationaux, et figurent sur des listes établies par la Fifa. Choisis par la commission des arbitres de la CAF, où siègent notamment d’anciens directeurs de jeu, ils sont, lors des matchs, notés par un inspecteur des arbitres, lui-même souvent membre de la commission. Les moins bien notés au premier tour ne sont pas retenus pour la seconde phase. Mais leurs notes ne sont pas rendues publiques, à l’instar de leurs indemnités, sur lesquelles règne l’omerta la plus totale.
Pour François Zahoui, l’ancien sélectionneur de la Côte d’Ivoire, "l’arbitrage en Afrique s’est amélioré ces dernières années, mais la CAF doit prendre ses responsabilités quand un scandale éclate - ce qu’elle semble avoir fait cette fois". Elle pourrait aussi mieux gérer la désignation des arbitres, notamment en évitant, compte tenu des relations tendues entre Libreville et Malabo, de choisir un Gabonais, comme lors de la demi-finale Ghana-Guinée équatoriale du 5 février, qui a dégénéré. Jeuneafrique.com

 

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