Course à la primature : Richard Muyej, l'outsider qui risque de devancer Yuma et Yav Muland

Mercredi 20 février 2019 - 09:37
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Selon plusieurs cadres de l'ex majorité présidentielle, rebaptisée majorité démocratique, qui ont, mardi 19 février 2019, réagi sous couvert d'anonymat à l'article publié par la rédaction de 7SUR7.CD sur les deux primaturables qui font la course en tête : le ministre des finances Henri Yav Muland et le président de la fédération des entreprises du Congo Albert Yuma Mulimbi. Selon eux, les deux personnalités, toutes issues du Grand Katanga, ne sont plus les seules en course. Une autre personnalité katangaise vient de s'inviter dans la course pour occuper le très convoité et stratégique poste de chef du gouvernement. Il s'agit de Richard Muyej, actuel gouverneur du Lualaba, la plus riche province en RDC. Des confidences en confidences, ses cadres de la majorité démocratique ont révélé à 7SUR7.CD que l'ex ministre de l'intérieur a vu le président de la République le mardi 19 février 2019. L'entretien entre Félix Tshisekedi et Richard Muyej se serait très bien passé. Nos sources ont affirmé que la guerre entre personnalités Katangaises fait ravage. L'ex chef de l'État et patron de la majorité présidentielle aurait une préférence pour Albert Yuma mais Félix Tshisekedi aurait quelques réticences à cause de la pression internationale. En effet, le patron du patronat congolais est dans le viseur des institutions de Bretton- Woods (Fonds monétaire international et Banque mondiale) depuis l'échec du programme économique du gouvernement (PEG II) en 2012 à cause de l'opacité autour d'un contrat minier qui n'avait pas été publié alors que la RDC s'était engagé à le faire. Le fameux contrat Comide. Félix Tshisekedi qui a aussi besoin des ressources financières de la communauté internationale, pour améliorer le social des congolais comme il s'y était engagé pendant la campagne électorale, ne peut se permettre, au nom de la souveraineté nationale, de nommer une personnalité aussi controversée ; selon les indiscrétions dans l'entourage présidentiel. Yuma est aussi détesté par les industriels miniers et les ONGs internationales. C'est leur bête noire. Ce désavantage est un atout aux yeux de Kabila qui le considère comme un nationaliste face aux impérialistes. Les miniers ne l'apprécient guère pour la révision du code minier de 2002 qui a augmenté sensiblement la pression fiscale au bénéfice de l'État. Ils lui en veulent aussi pour la révision des joint-venture (JV) léonins conclus par la Gécamines avec plusieurs minings. Yuma c'est aussi l'homme qui a fait plier Glencore dans le différend qui l'opposait à la Gecamines dans Kamoto Copper Compagny (KCC). Et les seconds (ONGs) ont une dent contre lui pour sa gouvernance jugée opaque et mauvaise à la tête de la Gecamines. Technocrate, qui s'est politisé au fur et à mesure d'être au contact avec l'ex président Kabila, Yuma est un intellectuel formé en Belgique réputé pour étre un homme à poigne. Contrairement aux technocrates Yuma et Yav, Muyej est un politique, font remarquer nos sources. Ancien ministre de l'intérieur et de ministre des relations avec le parlement, Muyej aurait aussi l'appui de puissants généraux que sont John Numbi et Yav. L'outsider R. Muyej risque de surprendre face aux favoris que sont Albert Yuma Mulimbi et Henri Yav Muland.
Me Jean Mbuyu, ex conseiller spécial de l'ex président Kabila, est aussi cité dans la course à la primature. Le nom du Premier ministre de l'ère alternance politique en RDC devrait être connu cette semaine. Il appartient au président de la République et à son prédécesseur, les deux partenaires de l'alternance, de se mettre d'accord sur cet oiseau rare qui va diriger le premier gouvernement de l'ère Félix Tshisekedi. G.M.M.