CPI : Bemba reste en prison

Jeudi 21 mai 2015 - 07:55

Mauvaise nouvelle pour les militants et sympathisants du Mouvement de libération du Congo du sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo. Car, contrairement aux attentes, le détenu de la Cour pénale internationale ne quittera pas de sitôt sa cellule à La Haye. Voilà ce qu’il faut retenir, en peu de mots, de la décision de la chambre d’appel hier mercredi 20 mai 2015. Il faudra, à cette allure, attendre encore pendant un bout de temps pour espérer voir le « Chairman » humer l’air frais de la liberté ou regagner la terre de ses ancêtres. La dernière occasion qui lui a été offerte pour revoir ses compatriotes vient d’être ratée parce que la procédure, au stade actuel, ne le permet pas. Dès lors, à quand la prochaine occasion alors pour le président national du MLC, Dieu seul sait. C’est malheureusement la triste réalité.

Hier mercredi 20 mai 2015, la Chambre d’appel s’est prononcée sur l’appel interjeté par le sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo à La Haye. Cet appel statuait sur le rejet enregistré en décembre 2014 face à la demande de liberté provisoire sollicitée en octobre 2014 par l’ancien vice-président de la République démocratique du Congo (RDC), Jean-Pierre Bemba Gombo. A l’époque, c’est-à-dire en décembre 2014, la demande de liberté provisoire avait été rejetée parce qu’en dehors de l’affaire de la subornation des témoins, JP Bemba demeure lié par l’affaire principale, à savoir celle des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis par ses troupes à Bangui, en République centrafricaine. Autrement dit, là où Fidèle Babala et autres ont bénéficié d’une liberté provisoire, JP Bemba ne peut bénéficier de ce privilège.

Avec le rejet, hier par la chambre d’appel de la Cour pénale internationale, après la décision allant dans le même sens au niveau de la chambre de première instance en décembre 2014, la conclusion bien qu’amère est bien claire : Jean-Pierre Bemba Gombo reste bel et bien en prison. Pour combien de temps encore ? Nul ne peut le dire avec précision pour l’instant.
Il faudra certainement attendre l’issue de son procès pour savoir s’il sera condamné ou acquitté. Mais, toujours est-il que cela ne se fera pas aussi vite qu’on le croit. Car, contrairement aux tribunaux congolais ou africains, la CPI a sa vitesse. Il suffit de se rappeler que c’est depuis 2008 que l’ancien vice-président de la RD Congo a été arrêté à Bruxelles et jusqu’à ce jour, le verdict de son procès n’est toujours pas encore tombé. C’est dire que le temps est vraiment élastique à La Haye.
Lorsqu’on regarde du côté de son procès, on se rend également compte que c’est la même élasticité qui s’observe. D’ailleurs, rien que l’affaire de la demande de liberté provisoire aura pris presque huit mois avant d’être tranchée. Après cette étape, retour au procès dans l’affaire principale pour laquelle il est poursuivi par la CPI. Là aussi, contrairement aux tribunaux congolais ou africains, le renvoi d’une séance peut prendre plusieurs mois. Voilà donc qui explique que, sept ans après son arrestation en Belgique, le sénateur Jean-Pierre Bemba continue à croupir en prison comme si les ans ne s’étaient pas autant écoulés. Beaucoup de temps peut encore s’écouler avant de connaître la décision finale de la Cour pénale internationale. Là aussi, en cas de condamnation, il faudra déduire sur les années déjà passées en prison.

LE CONTEXTE DU PROCES DE JP BEMBA
Le procès dans l’affaire Bemba, rappelle-t-on, s’est ouvert le 22 novembre 2010. Les déclarations orales en clôture du procès ont eu lieu les 12 et 13 novembre 2014. Pour leur part, les juges de la CPI ont commencé leurs délibérations et le jugement sera prononcé en temps voulu. C’est le 05 décembre 2014 que la défense avait déposé une enquête urgente demandant la libération provisoire de l’accusé pendant la période du délibéré jusqu’au prononcé du jugement final. Dans sa décision du 23 décembre 2014, la chambre de première instance avait rejeté cette demande. La raison était qu’en dehors de l’affaire de subornation des témoins, JP Bemba demeurait lié à l’affaire principale, celle des crimes commis par les troupes du MLC en RCA. Bemba reste donc en détention à la Cour pénale internationale parce qu’il n’a pas obtenu gain de cause. M. M.