La RDC a perdu six places dans le rapport Doing Business depuis que Matata est au pouvoir. La place Béatrice Hôtel a servi de cadre, il y a peu, aux travaux consacrés au programme relatif à l’amélioration du cadre macroéconomique. Ces assises qui ont réuni 400 participants, ont engagé des dépenses de l’ordre de 24 200 dollars américains placées au compte des contribuables congolais. Le coût de cet agenda macabre a suscité chez les mêmes prestataires des réactions mitigées, dans la mesure où le Gouvernement, organisateur desdites séances, ne s’est pas permis de dire la vérité à la population. Une situation qui, si l’on n’y prend garde, va à coup sûr jouer son va-tout pour annihiler tout espoir du décollage économique. C’est autant une perspective bien sombre, si l’on s’en tient, en réalité, aux critères revendiqués par le Gouvernement Matata qui prétend placer le pays en position utile à travers ses reformes, moins rassurantes à bien des égards.
Petit à petit, la population découvre que le slogan « Croissance économique » n’était en réalité qu’un chapelet des bonnes intentions. Dans les milieux économiques, certaines questions ne cessent d’être posées par le commun de mortel qui à l’œil nue, remarquent certains facteurs qui démontrent les limites du cadre macro-économique vanté par le Gouvernement Matata tant sur le plan international que national notamment, la perte de place dans le classement annuel de la Banque Mondiale «Doing Business 2015», le nouveau rapport place la République démocratique du Congo à la 184ème place, contre la 178ème place occupée en 2012, soit une régression de six places. Sur le flan national, Alors que le même rapport classe la RDC parmi les 10 pays qui ont le plus réalisé les reformes des affaires entre juin 2013 et juin 2014, ce lui est jusque là constaté sur papier et doit être observé sur le terrain, ou les analystes ne voient aucun indicateur économique « à la facilité de faire des amures ». Plusieurs entreprises privées et publiques existantes sont presqu’en situation de faillite, huit viennent d’être déclaré en faillite à l’issu du conseil des Ministres tenue le 10 Novembre 2014. Certaines sources, estiment, à cet effet, que lesdites entreprises sont ruinées par l’Etat, insolvable, détenant une dette intérieure en souffrance de plus de USD 4.3 milliards de créances certifiées que le gouvernement craint de payer même 30%, au risque de connaître une forte inflation de la monnaie dont le taux de change est moins rassurant. Alors que le paiement de la dette intérieur permet sous d’autres cieux au secteur privé de fleurir et contribuer à une société plus prospère, car il permet à de nouvelles entreprises de créer des emplois et de développer des produits novateurs, le Gouvernement pusse pour un mauvais payeur de la dette intérieure et en total contradiction avec les contrats de performance signés avec les entreprises publiques. A la REGIDESO par exemple, le Gouvernement doit 54 millions de dollars pour des factures impayées, à la SNEL, le montant vertigineux, pour ne citer que ces deux entreprises et cette situation d’insolvabilité ne favorise pas les investissements étrangers alors que le premier Ministre et ses Ministres battent campagne à l’appel des investisseurs à travers le monde.
Coulage des recettes, une faiblesse pour Matata
La mobilisation des recettes a du plomb dans I‘aile et ne permet pas au pays de se doter d’un budget digne de ce nom. Pour 2015, les prévisions budgétaires de 8.406 milliards des francs équilibrés en dépenses et en recettes n’est pas très distant de celui de 2014 (8.273millards de FC).
Qu’est-ce qui empêche alors au Gouvernement de Matata à une mobilisation optimale des recettes dans un pays qui aspire à l’émergence à l’horion 2030?
Pendant que la douane RD Congolaise reste la plus chère au monde, et la RDC faisant état « d’un milieux fiscal difficile et des procédures compliquées, entrainant des coûts administratifs très élevés pour les contribuables et investisseurs, les régies financières accusent une (faible) mobilisation des ressources financières. Fin octobre 2014, les trois principaux services mobilisateurs des recettes du pays à savoir, DGI, DGRAD et la DGDA n’ont pas réussi à réaliser des bénéfices prévus à la barre de 360 milliards de francs congolais, et pourtant les comptes rendus hebdomadaires de la « Troïka Stratégique du Gouvernement » donnent chaque semaine un taux de croissance progressif.
Dans le domaine minier, 25 entreprises sont dans l’irrégularité de fonctionnement depuis 2012 après la prise de pouvoirs de Matata et jusqu’à nos jours, ces entreprises continuent à œuvrer à l’encontre de l’ITIE qui menace d’exclure la RDC dans son processus. A en croire les analystes, les coulages des recettes de l’Etat dans les entreprises minières et les trois principaux services mobilisateurs des recettes font partie des grandes « faiblesses » que cache la rigueur apparente du Gouvernement Matata.
Dans l’administration publique, les fonctionnaires affichent leur mécontentement de l’auto-prise en charge des frais de retenue bancaire. Ils déplorent « l’augmentation apparente de salaire ». L’une des conséquences visibles de la grogne sociale n’est autre que la grève des magistrats et le mécontentement des agents de l’ex-Onatra pour non paiement de salaire.
Plusieurs cas des faiblesses de la croissance économique sont observés ça et là dans la vie au quotidien de petit peuple qui s’interroge dans quel domaine parle-t-on exactement de la croissance économique en RDC ?
R. Befonda