Dans son adresse à la nation le 30 juin 2016 à Kindu : Kabila continue à égratigner la communauté internationale

Vendredi 1 juillet 2016 - 09:56
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Joseph Kabila n’a pas dérogé à la tradition en prononçant son discours destiné à la nation congolaise, la veille de la date historique du 30 juin, le mercredi 29 juin à Kindu, dans la capitale de la province du Maniema qui a reçu pour la circonstance les institutions dirigeantes du pays avec en tête le chef de l’Etat Joseph Kabila.

Tout en reconnaissant que la RDCongo, 56ans après son indépendance, a engagé un processus de construction d’une nation forte constamment balloté par des forces centrifuges ayant comme objectif principal la division du pays, Kabila ne partage pas l’avis de ceux qui pensent que le 30 juin 1960 n’aura été qu’une date comme toutes les autres, sans signification profonde. Bref, un vieux, et un lointain souvenir rapidement effacé de la mémoire collective.

Si Kabila trouve comme témoignage devant corroborer cette pensée, les ingérences étrangères intempestives et illicites dans les affaires de politique intérieure de la RDC, le peuple congolais voit, pour sa part, la dégradation continue de sa condition sociale en contradiction avec le bonheur promis et tant attendu que devrait engendrer l’indépendance nationale.

Pour Kabila, célébrer l’anniversaire c’est rappeler que la RDC est un Etat souverain disposé à nouer des partenariats constructifs et mutuellement avantageux avec tous les autres Etats dans le respect de leurs peuples respectifs. Dans ce sens,  » le crédo de notre lutte demeure le respect du droit de notre peuple à s’autodéterminer, conformément à l’intérêt général « , a-t-il dit.

Promouvoir le dialogue

Dans son discours, le président Kabila n’a pas manqué d’aborder les points saillants qui dominent la vie politique congolaise. C’est le cas de la tenue du dialogue qu’il a convoqué, il y a 6 mois, en vue de garantir un processus électoral inclusif, crédible et apaisé.

Il se dégage pour ce faire l’impérieuse nécessité d’engager la classe politique à conjurer les contestations intempestives des calendriers publiés généralement sous des pressions diverses et celles d’un fichier électoral peu fiable et non inclusif. C’est ce qui justifie ce cadre (le dialogue) afin d’éviter la réitération des contestations des listes et des résultats électoraux, base matricielle des violences pré et postélectorales.

L’option du dialogue est dès lors irréversible. Aussi, Joseph Kabila encourage la facilitation Kodjo à finaliser ses consultations en vue de l’ouverture rapide du forum. Un consensus politique sur des questions précitées est de plus souhaité pour Kabila.

Ce dernier n’a pas manqué de saluer les efforts fournis par la Ceni, tout en reconnaissant que le dialogue n’est pas une fin en soi. Ces efforts, selon le président, sont en rapport avec les préparatifs des futures élections à travers notamment la révision du fichier électoral.

Joseph Kabila a en outre évoqué d’autres questions relatives à la jeunesse. Cette dernière devrait être assurée que ses préoccupations demeurent au cœur de son action.

Il a, par conséquent, instruit le gouvernement à œuvre à la mise en place d’un fonds spécial de promotion de l’entreprenariat et de l’emploi des jeunes de toutes les catégories socioprofessionnelles en vue d’un traitement plus structurel des problèmes de chômage des jeunes.

Kabila n’a pas omis de placer un mot sur la menace qui pèse sur l’intégrité du territoire national, la stabilité des institutions et la cohésion nationale.  » Il nous faut, conclut-il, envers et contre tout, œuvrer de manière inlassable, en faveur de la paix et de la sécurité de notre pays et faire face aux actes terroristes qui nous sont imposés « .

Quant à la situation économique que traverse le pays, elle est préoccupante, a dit le président. Cela, suite principalement au choc exogène découlant de la baisse continue des cours des matières premières d’exportation qui affecte plusieurs pays producteurs, à travers l’Afrique et dans le monde.

» J’aime autant vous assurer que l’amélioration de nos conditions de vie demeure au centre de nos préoccupations quotidiennes « , a encore soutenu le chef de l’Etat qui note, pour terminer, que  » c’est par le peuple congolais et en RDC que dans la paix, les nouvelles pages de l’histoire seront écrites « .

Par G.O