D’après l’opposition congolaise : Le calendrier publié par la CENI ne prévoit pas l’enrôlement de nouveaux majeurs

Lundi 16 février 2015 - 10:37

Des partis politiques, regroupements politiques et groupes parlementaires de l’opposition ainsi que des organisations de la société civile et de la Diaspora se sont réunis le samedi 14 février 2015 au siège des FONUS dans la commune de Kasavubu à Kinshasa, pour examiner le calendrier électoral global publié par la CENI en date du 12 février 2015. Au terme de cet examen, l’opposition congolaise a estimé que le calendrier publié par la CENI est certes global mais, il est non consensuel, irréaliste, incohérent et viole en même temps la constitution pour les scrutins convoqués en 2015.

Selon les acteurs réunis au siège des FONUS, le caractère non consensuel du calendrier publié par la CENI se détermine par le fait que la centrale électorale de la RDC aurait dû, pour bien faire les choses, consulter les acteurs politiques et ceux de la société civile à l’effet de recherche un minimum de consensus; il est inconstitutionnel dans la mesure où ce calendrier n’a pas prévu l’enrôlement de nouveaux majeurs pour les élections de 2015. Il viole ainsi l’article 5 de la constitution en son dernier alinéa car excluant du processus électoral les Congolais qui ont atteint l’âge de 18 ans révolus depuis juillet 2011. Pour les analystes, c’est une situation inadmissible qui doit être corrigée par l’organisation d’une nouvelle opération d’identification et d’enrôlement de tous les électeurs, ce qui permettra de tourner définitivement le dos au “fichier corrompu” de 2011, et d’avoir un nouveau fichier électoral accepté par tous avec comme conséquence la production d’un nouvelle carte d’électeurs aux formes différentes de l’ancienne trafiquée. L’opinion se souviendra que dans un passé récent, la CENI avait publié un calendrier électoral partiel que l’opposition politique et les organisations de la société civile avaient rejeté. Après les échecs du camp de la majorité au pouvoir de réviser la constitution ou d’en envisager le changement par referendum de procéder à l’élection des députés provinciaux au suffrage indirect, de conditionner le processus électoral au recensement à travers l’adoption d’une nouvelle loi électorale en vue d’un glissement de son mandat, l’opposition politique et le peuple congolais viennent au prix du courage et du sang de remporter une nouvelle bataille à savoir la publication par la CENI d’un calendrier électoral global. Celui-ci fixe de manière formelle, la date de la fin du mandat président de la République sortant. Désormais le Congolais doit savoir que le président Kabila quitte le pouvoir le 19 décembre 2016 date de la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel et que l’alternance politique se concrétisera le 20 décembre 2016 à travers la passation civilisée du pouvoir. L’opposition politique note, par ailleurs, que sur les 23 contraintes liées à l’organisation des élections, 18 relèvent de la responsabilité du gouvernement et les autres, du président de la République et du parlement. Pour éviter tout glissement du mandat du président de la République sortant, l’opposition politique exige que ces trois institutions assument pleinement leurs responsabilités et souligne qu’elle n’acceptera aucune manouvre dilatoire visant à aller au -delà des échéances prévues. Les partis politiques, les regroupements politiques et les groupes parlementaires de l’opposition ainsi que les organisations de la société civile et de la diaspora appellent peuple congolais à demeurer vigilant et à rester attentif au mot d’ordre qui leur sera donné “le moment venu “.

Par Julie MUADI

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