Découpage : Kabila conseillé de surseoir

Mardi 10 mars 2015 - 10:04

Contrairement à ce que les autorités politiques en place au pays espéraient se réaliser, l’ordonnance présidentielle du lundi 2 courant rendant exécutoire la mise en place de nouvelles provinces n’a pas du tout suscité un enthousiasme délirant au sein des masses populaires dans les villes et campagnes du pays !

Bien au contraire, on a enregistré un froid glacial démontrant le dégoût des populations face aux 11 provinces préexistantes qui fonctionnaient déjà exactement comme des rafiots dont les équipages étaient absents à bord, à l’exception, bien entendu, de l’unique province du Katanga !

Avec le recul du temps et grâce aux informations qui ne cessent d’être propagées par les formations et plates- formes politiques de l’opposition, ainsi que les organisations de la société civile, actuellement très actives au pays, les populations des villes et campagnes se sont rendues compte finalement que cette mise en place précipitée de nouvelles provinces s’inscrit dans le même plan de glissement des échéances électorales ou tout simplement de blocage systématique du processus électoral, en vue de justifier un éventuel prolongement artificiel du mandat actuel de Joseph Kabila au-delà de 2016.

Des questions lancinantes …

Les autorités politiques en place veulent que ladite mise place de nouvelles provinces intervienne immédiatement, mais aussi et surtout n’importe comment, car elles ont des dividendes politiques à en tirer.

Mais ce qui agace le monde entier dans cette démarche insolite, c’est sans nul doute la frénésie avec laquelle ces autorités s’y engagent dans la province du Katanga, qui doit éclater en cinq provincettes : Haut-Katanga, Haut-Lomami, Lomami, Lualaba et Tanganyika.

A ce qu’il parait, la famille politique à laquelle appartient Joseph Kabila a des comptes à régler avec certaines notabilités politiques en vue du Katanga.

C’est pourquoi elle s’ingénie à forcer les choses dans cette province.
C’est vraiment dommage qu’il en soit ainsi, car la conduite des affaires de l’Etat n’a rien à voir avec des affaires entre individus. Visiblement, les masses populaires du Katanga voient cela d’un mauvais œil et attendent des explications de Kinshasa.
D’ores et déjà les humeurs ont considérablement changé dans cette province, depuis l’annonce du prochain départ du gouverneur Moïse Katumbi, au point de transformer les villes et campagnes locales en trous noirs, qui font peur à tout le monde
En effet, que va-t-il se passer après le départ de Moïse Katumbi de la tête du Katanga ? Que va-t-il se passer au lendemain de l’éclatement de cette province en cinq provincettes ? A l’avenir de répondre à ces lancinantes interrogations!
KAMBALE MUTOGHERWA

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