A défaut de Matata, livrer ses ministres à la vindicte de la chambre basse

Lundi 13 octobre 2014 - 11:29

Le cessez-le-feu imposé par Joseph Kabila entre Minaku et Matata ne saura durer longtemps. L’accolade de Kingakati n’aura été qu’un temps mort pour mieux affuter les armes et relancer les hostilités. Revenu dans sa Chambre basse, Minaku a récemment échafaudé un guet-apens qui a tout l’air d’une estocade contre Matata.

Point n’est besoin de recourir à un sondage d’opinion, la cote de confiance du gouvernement Matata a fortement chuté à la suite de la reddition des comptes du budget 2013. Et le président de l’Assemblée nationale le sait. Lui qui n’a pas reçu de réponse précise du Chef de l’Etat quant à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, ce qui passe naturellement pour un revers qui ferait pencher la balance de confiance de Joseph Kabila du côté de Matata. Mais Minaku aurait, vraisemblablement mûri un stratagème pour étaler sur la place publique les faiblesses, les incohérences…les indices irréfragables de péculat du cabinet Matata.

Le président de l’Assemblée nationale veut que les travaux en commission -où tous les coups, en fait toutes les questions, mêmes celles de plus tendancieuses, sont permises-a-t-il laissé entendre, soient également retransmis en direct à télévision publique comme la plénière de l’Assemblée nationale. Il appert que Minaku a porté une attention particulière à la commission ECOFIN, Economie, Finances et Contrôle budgétaire. Applaudie par des députés de l’opposition, la proposition du président de la Chambre basse a plutôt suscité des remous sur les bancs MP au point que Minaku a dû se reprendre, faisant comprendre qu’il appartient aux présidents des commissions de décider de l’opportunité de la retransmission en direct ou non de leurs travaux. L’honorable Mutokambali, président de la commission ECOFIN aurait vraisemblablement décliné l’offre de Minaku lorsque le ministre du Budget Mukoko Samba et son collègue des Médias, Lambert Mende ont été invités, le week-end passé, pour s’expliquer sur les dépassements des crédits alloués dans le budget 2013. Si Mukoko, foi d’un élu, aurait perdu de son semblant de quiétude, à Mende que l’on dit l’homme au verbe facile, ça lui arrive aussi de bégayer et de bégueter. Tenez. Un rendez-vous, l’un de ces mercredis, Justin Kalumba va devoir se justifier sur près de USD 4 millions de City-train. Un dossier pour lequel, le Premier ministre n’a jamais daigné donner suite à une correspondance du président de l’Assemblée nationale. Les jours qui viennent promettent des ralliements et des reniements au sein de la Majorité présidentielle...autour de Minaku et de Matata.