DEPUIS SA TERRE D’EXIL, LE LEADER DU RCD/N ET ELU DE MBUJI MAYI ENVOIE DES SIGNAUX REPUBLICAINS ROGER LUMBALA : " JE SUIS PARTANT POUR LE DIALOGUE ET JE TRAVAILLE DANS CE SENS "

Lundi 11 avril 2016 - 09:43
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De la France où il se trouve en exil, Roger Lumbala dit œuvrer pour le Dialogue. Un dialogue. Pour cet opposant qui revendique et assume sa filiation politique à Tshisekedi, ce dialogue émane à la fois des Résolutions 2098 et 2277. A la question de savoir s’il peut envisager une rencontre avec le Président Kabila, l’élu de Mbuji-Mayi dans le Kasaï oriental a cette réponse très républicaine : " 0 " Forum des As publie de larges extraits des propos de l’opposant Lumbala.

Quelle est votre vision du dialogue ?
Ma vision du dialogue est claire les congolais qui se sentent concernés doivent se retrouver pour lever le voile sur la crise qui se profile à l’horizon petite soit elle. Je pense que le dialogue peut aider la RDC à consolider sa démocratie et permettre aux hommes politiques de se faire confiance. Sans confiance, la gestion du pays devient très difficile même si les autres pensent qu’ils peuvent gérer par défi. Mobutu l’a fait mais nous connaissons la suite. Le monde est tellement difficile à gérer que les alliances se font et se défontaugré des intérêts. C’est pourquoi, toute l’opposition doit se réunir autour du président EtienneTshisekedi. Il faut que tous les anciens et les nouveaux opposants comprennent que si ils veulent gagner la compétition électorale, ils doivent se mettre tous derrière un candidat. Et aujourd’hui, la candidature la plus fiable et viable et respectueuse sur le plan national et international est celle du président Tshisekedi.

Pourquoi toujours Tshisekedi ?
Pour sa longue lutte dans l’opposition et son intransigeance sur les principes qui fondent un Etat de droit et une nation. Le peuple congolais s’étonne de voir que presque les anciens de l’opposition radicale ont baissé leur culotte devant la manne financière que déversent des nouveaux opposants qui nous viennent de la majorité présidentielle. Ces derniers se déplacent à travers le monde avec d’anciens opposants dans leurs délégations. Ce qui prouve à suffisance que le Congo est pris en otage par des politiciens qui n’ont ni foi ni loi et sur base de leur état d’esprit mais pas sur l’esprit d’Etat.

Est ce que le présidentTshisekedi est-il dans la logique du dialogue avec toutes ses tergiversations ?
L’homme de Limeté est conscient de son action. Il n’est pas dans la logique d’aller absolument aux élections dans les conditions actuelles quand bien même le processus électoralest en cours avec les élections dans de différentes provinces que personne n’est en mesure d’arrêter. D’abord avec la désignation des commissaires généraux ensuite l’élection des gouverneurs des nouvelles provinces. La CENI étant claire dans sa déclaration, il ne sera plus question de la tenue des élections en 2016 mais on constate malheureusement que les opposants naïfs pensent que certains operateurs politiques de la communauté internationale viendront sauver la RDC. Ils oublient très vite les exemples récents dans la sous région c’est le cas du Burundi ou il ya eu l’impuissance de la communauté internationale dans le cadre de l’ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat. La naïveté politique et l’ignorance font que les uns et les autres continuent à arpenter les chancelleries et des différents départements croyant se faire soutenir par des prédateurs. La vraie histoire de notre pays révèle que depuis Monsieur N’Guz Karl ï bond, Mungul Diaka et les autres ont fait tous les départements d’Etat et les ministères des affaires étrangères des pays occidentaux, ils parlaient toutes les langues du monde, mais ils n’ont jamais été intronisés président de la République par la communauté internationale. L’animosité de ses opposants de la dernière heure envers le président Joseph Kabila Kabange finira par pousser ce dernier sur la voie royale de l’organisation du referendum populaire qui est inscrit dans la Constitution. Avec des nouveaux gouverneurs qui voudront faire l’allégeance et prouver leur fidélité au chef, avec tous les administrateurs des territoires désignés par le chef de l’Etat, c’est la voie royale qui ouvrira la porte au mandat illimité du chef de l’Etat. Le chef de l’Etat rappelle aux sénateurs et aux députés provinciaux qu’ils ont dépassé leur mandat et ne peuvent pas lui reprocher d’en faire autant. Bien que les gouverneurs actuels ne soient votés par les députés provinciaux qui en droit assurent les affaires courantes pour avoir dépassé largement leur mandat.

Pouvons nous compter Roger Lumbala parmi les participants au dialogue ?
Oui, je suis partant pour le dialogue et je travaille pour ca. Je félicite son excellence Monsieur le premier Ministre EDEM KODJO pour sa désignation comme facilitateur du dialogue entre congolais. Je lui souhaite plein succès. Je suis partant pour le dialogue parce que je suis convaincu qu’en dehors de Tshisekedi vous ne pouvez pas compter deux opposants sérieux au pouvoir actuel sans compter Roger Lumbala. Voilà pourquoi ma présence à ce dialogue se justifie. Ce dialogue est l’émanation de la résolution 2098. Dans sa résolution 2277, le Conseil invite donc la Commission électorale nationale indépendante à publier un calendrier complet révisé couvrant la totalité du cycle électoral et demande au gouvernement de la RDC d’élaborer rapidement un budget et un code de conduite pour les élections et d’actualiser les listes électorales en toute régularité afin que les élections puissent se tenir dans les temps, en particulier la présidentielle et les législatives de novembre 2016. Le Conseil demande aussi à toutes les parties prenantes d’engager un dialogue politique ouvert et sans exclusive sur la tenue de l’élection présidentielle, conformément à la Constitution. Il appuie, ce faisant, la décision de l’Union africaine d’engager des consultations sur ce dialogue. Pour ma part je suis déjà inscrit dans cette logique depuis que l’accord cadre d’Addis Abeba avait recommandé au gouvernement de la république de promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance et de démocratisation. On ne peut se réconcilier qu’avec les congolais qui ont eu des différends avec le pouvoir. Lumbala fait partie de ces congolais. Cet accord cadre avait été signé par le président Joseph Kabila Kabange en personne, la moindre des choses, c’est de respecter sa signature. Ces points ont été aussi recommandés avec plus des précisions dans la résolution 2098 qui a souligné que le gouvernement de la République est responsable de la réconciliation nationale et de la consolidation de la paix. C’est pourquoi nous devons tous concourir aux efforts qui mènent vers la paix durable dans notre pays.

Pouvez vous accepter une rencontre avec le président Joseph Kabila dans le cadre des consultations avec les congolais de l’étranger ou en exil lors de son passage à Paris ?
Je tiens tout d’abord àpréciser que je ne suis pas un ennemi du président Joseph Kabila. Je suis un opposant politique. Je suis un adversaire politique comme prévu dans la constitution de notre pays. Je ne suis pas dans la logique de la vengeance politique et je n’ai pas l’animosité politique envers lui. Si le président Tshisekedi qui était victime en 2011 des résultats électoraux accepte d’envoyer son parti et son propre fils rencontrer les hommes du pouvoir et plus précisément l’Administrateur Général de l’ANR c’est que les esprits se sont apaisés. Si lui que je soutiens montre cette ouverture, pourquoi pas Roger Lumbala. Je suis président du parti politique qui est repris sur la liste actualisée du ministère de l’intérieur adressée à la CENI. Un parti politique qui est autorisé à participer aux futures élections dans notre pays. Après les consultations que le chef de l’Etat a eues au pays avec les acteurs politiques et de la société civile, pourquoi pas avec Roger Lumbala, l’exilé politique ? Tshisekedi reçoit Katumbi, Kabila reçoit Lumbala. C’est un beau tableau politique des forces croisées. Moi je suis disposé à rencontrer le chef de l’Etat si lui le juge utile comme il l’a fait avec les collègues opposants. Mais en dehors de l’initiative des consultations ou le chef lui même prend l’initiative de mon coté je peux de mon propre chef solliciter une audience auprès du président pour aborder le problème de notre pays. C’est toujours à lui d’apprécier en fonction de ses urgences.

Il y a des opposants qui parlent de la transition sans Kabila êtes-vous dans la même logique ?
Je suis réaliste et républicain. Le dialogue qui peut aboutir à la transition ne peut se faire que entre l’opposition et la majorité. La majorité représente le président Joseph Kabila Kabange et l’opposition comme je la conçois est représentée par les hommes qui seront avec Tshisekedi et la société civile. Il est maladroit de penser que les hommes de la majorité présidentielle cèderontà la demande de l’opposition de ne pas accepter la transition sans Joseph Kabila. C’est peut être les techniques des négociations.

Tshisekedi a reçu Moise Katumbi Chapwe de quoi ont ils parlé ?
Sincèrement, je ne saurai pas vous le dire. Vous avez bien vu que je n’étais pas sur les photos souvenirs. Donc je n’étais pas dans cette réunion. C’est une réunion de l’UDPS et leurs hôtes comme il n’en recevra encore d’autres transfuges de la majorité présidentielle dans les jours avenirs. L’UDPS n’associe jamais ses alliés dans les négociationssecrètes voir même publiques. Il faut connaître la devise de ce parti d’autant plus que nombreux se réclament souvent alliés de Tshisekedi. Elle s’engage seule et chaque opposant qui soutient leprésident Tshisekedi doit avoir sa propre lecture de la situation. Moi je suis habitué et je comprends leur motivation. J’ai soutenu Tshisekedi et je continue à le soutenir. Cela ne veut pas dire que chacun de son coté ne peut pas faire exactement ce que l’UDPS fait. D’ailleurs c’est un exemple que le parti principal de l’opposition donne à tous les autres. C’est pourquoi prendre des contacts avec les autres n’est pas un sujet tabou. Pour ma part, je ne demande pas le quitus pour prendre aussi des contacts avec le camp de la majorité présidentielle parce que je suis un opposant au régime. Mais jusque là, je me suis imposé une discipline de mener la diplomatie secrète et je pense que cette forme de politique reste la plus efficace par rapport à la politique spectacle.
Propos recueillis par le desk politique de Forum Des As.