DES APPELS AU DIALOGUE SE MULTIPLIENT APRÈS LE PAPE ET LES EVÊQUES, VOICI BAN KI-MOON

Jeudi 7 janvier 2016 - 08:20

Dans son rapport publié hier, le Secrétaire général de l’ONU encouragele président Joseph Kabila à engager un dialogue national visant à instaurer un consensus sur le processus électoral en cours.

Depuis que le Pape François a exhorté les Congolais au dialogue dans son message urbi et orbi du 25 décembre dernier, de plus en plus des voix qui pèsent vont dans ce sens.
Les Evêques congolais ont bouclé le lundi 4 janvier courant la première phase des consultations qu’ils ont menées auprès des acteurs de la classe politique et de la Société civile. Dans un communiqué sanctionnant justement ces consultations, les princes de l’Eglise ont lancé aux uns et aux autres, un " appel pressant à un sursaut patriotique, afin qu’ils puissent prendre leur responsabilité devant l l’histoire en vue d’un dialogue répondant aux aspirations de tous pour l’intérêt supérieur du pays. "
Après ces pères spirituels, c’est le tour du Secrétaire général des Nations Unies d’exhorter les Congolais à aller au Dialogue. Dans son dernier rapport publié le mardi 5 janvier dernier et transmis au Conseil de Sécurité, Ban Ki-moon se dit " profondément troublé par la montée des tensions politiques dans le contexte du processus électoral, par l’augmentation du nombre d’incidents en matière de sécurité et par les violences des droits de l’homme qui risquent de déboucher sur des troubles civils et des violences généralisées si des mesures ne sont pas prises pour apaiser les tensions."
C’est tenant compte de tous ces faits que le Secrétaire général de l’ONU " encourage le président Joseph Kabila à engager un dialogue national visant à instaurer un consensus sur le processus électoral en cours ".

INTERPELLATION
Venant de la personne qui est censée désigner le facilitateur de ces assises, cet encouragement vaut son pesant d’or et ne saurait laisser indifférent jusqu’au plus irréductible opposant au Dialogue. Parce que c’est la voix par excellence de la Communauté internationale. Pas seulement.
L’Accord-cadre d’Addis-Abeba qui structure le Dialogue ainsi que les deux résolutions subséquentes a été négocié et signé avec la bénédiction de l’ONU. Et c’est cette dernière qui suit la mise en œuvre de cet accord, via son Envoyé spécial dans la région des Grands-Lacs, l’Algérien Said Djinnit.
Ainsi donc, après les Evêques catholiques et tous les chefs des confessions religieuses, toutes les grandes consciences internationales et nationales invitent les Congolais au Dialogue. De quoi interpeller, d’une part, la classe politique en ce compris la Société civile et d’autre part, baliser la voie à la tenue de ce forum pour un consensus politique susceptible de déboucher sur les élections apaisées.
Dans son discours prononcé le 28 novembre dernier, annonçant la convocation du Dialogue politique national inclusif, le président Joseph Kabila avait indiqué que ces assises serviraient de cadre pour aplanir des "divergences profondes d’opinions" qui menacent "aussi bien l’édifice de notre jeune démocratie que l’unité et la stabilité du pays". Des divergences, avait-il rappelé, qui portent sur quatre facteurs : le fichier électoral, le calendrier électoral, la sécurisation et le financement du processus électoral.
Didier KEBONGO