Des « cercueils roulants » interdits sur les artères de Kinshasa

Mardi 11 août 2015 - 13:05

Les artères de Kinshasa sont meurtrières. A la base, l’excès de vitesse, la somnolence au volant, l’ivresse, l’imprudence des usagers de la route et surtout l’état défectueux de véhicules. Des « cercueils roulants » sont désormais interdits de circulation sur les artères de Kinshasa.

Des « cercueils roulants », c’est-à-dire de vieux véhicules qui ont atteint l’âge et dont l’état technique laisse à désirer, sont désormais interdits de circulation sur les artères de la ville de Kinshasa. Ainsi en a décidé l’hôtel de ville de Kinshasa qui a chargé les éléments de Police de circulation routière (PCR) d’assurer l’exécution de cette décision.

Cette décision est motivée par le fait que ces véhicules sont à l’origine de nombreux et fréquents accidents de la circulation enregistrés dans la capitale. Les images diffusées régulièrement par des chaînes de télévision de la place parlent d’elles-mêmes des passagers blessés grièvement et couverts de sang, d’autres ayant des fractures pouvant laisser des infirmités et d’autres encore meurent sur-le-champ. Ou encore des conducteurs coincés à bord et qu’il faut recourir aux burins et scies à métaux pour les dégager. D’importants dégâts matériels sont aussi enregistrés.

Des véhicules accidentés, il d’en reste souvent qu’un amas de fer dont il est difficile d’identifier la marque. Ces images illustrent à quel point les artères de la ville de Kinshasa sont meurtrières. A l’origine des accidents de la circulation, l’excès de vitesse, la somnolence au volant, l’état d’ivresse des conducteurs de véhicules, l’imprudence des usagers de la route et surtout l’état défectueux des véhicules.

Les accidents de la circulation à répétition enregistrés à Kinshasa, suivis d’importants dégâts matériels, et surtout mort d’hommes, mobilise, constate-ton, l’autorité compétente. Cela pour condamner le comportement des conducteurs de véhicules jugé fautif et pour menacer ces derniers d’arrestation, Menaces qui sont souvent mises en exécution avec l’arrestation, l’assignation en justice et la condamnation à une peine d’emprisonnement des conducteurs fautifs. Entre-temps, les causes à l’origine des accidents de la circulation demeurent, avec leur cohorte de malheurs.

La décision de l’hôtel de ville de Kinshasa est saluée par la population kinoise qui voit là le souci de l’autorité urbaine de débarrasser la capitale des «cercueils roulants ». Qui, on le sait, laissent des infirmités chez beaucoup de personnes en cas d’accidents et, plus grave, endeuillent plusieurs familles.

Le commissaire provincial de la Police de Kinshasa, le général Célestin Kanyama, a réuni dernièrement ses collaborateurs â qui il a transmis La décision de l’autorité urbaine. D a saisi cette opportunité pour annoncer que les «‘cercueils roulants » saisis seront envoyés à la casse.

Les Congolais sont toujours félicités de prendre de bonnes décisions dont l’application a toujours fait défaut. C’est le cas de le dire ici. Preuve l’année dernière, le gouvernement provincial de Kinshasa avait pris la décision portant contrôle technique obligatoire des véhicules dans la capitale et conditionné la circulation des véhicules à la présentation du certificat du contrôle technique. Pas seulement des véhicules des particuliers ou personnes morales n’étaient concernés par cette opération mais aussi ceux des services de l’Etat. Objectif visé : lutter contre la recrudescence des accidents de la circulation à Kinshasa. Deux sites avaient été choisis pour abriter le service de contrôle technique, l’un à l’Institut national de préparation professionnelle (INPP) et l’autre dans les installations de la Fikin (Foire internationale de Kinshasa).

Pour prêcher par l’exemple, le gouverneur de la ville de Kinshasa. André Kimbuta Yango, a soumis ses véhicules privés au contrôle technique. Il avait promis de faire autant pour es véhicules des services de l’Etat mis à disposition de sa juridiction.
Au début, les propriétaires ou conducteurs de véhicules traînaient les pieds. Cela a suscité de nombreuses interrogations au point où l’on prédisait l’échec de cette opération. Sans la moindre contrainte pourtant, la surprise était au rendez-vous. Les deux sites ont été finalement pris d’assaut par de nombreux propriétaires ou conducteurs de véhicules voulant à tout prix se mettre en ordre.
La suite ? Le contrôle technique des véhicules tant redouté n’a plus été une exigence pour circuler sur les artères de la capitale. Et l’on n’est pas surpris de voir les routes continuer … de tuer. Dommage.