Des journalistes formés contre la malnutrition

Vendredi 6 mars 2015 - 12:37

La malnutrition est l’un des problèmes majeurs de santé publique dans le monde. Selon le dernier rapport du Programme national de nutrition en République Démocratique du Congo, elle touche 2 enfants sur 3, soit plus de 60 % d’enfants de moins de 5 ans. Elle peut être responsable des maux tels que la cécité, le retard de croissance, voire la mort prématurée. Ceci a des retombées négatives sur le développement socio-économique d’un pays.
« Harvest Plus » est un programme qui propose aux Etats des politiques en vue de garantir non seulement la sécurité alimentaire mais aussi et surtout la sécurité nutritionnelle à travers une approche appelée « bio fortification ». A cet effet, un atelier d’appropriation des activités de HarvestPlus en République Démocratique du Congo a été organisé à l’intention des professionnels des médias, hier jeudi 05 mars 2015, au Centre Nganda.
Dans son mot d’ouverture, le vice-président de l’Union Nationale de la Presse Congolaise, Tabasenge Bakiya, a exhorté les journalistes à accompagner HarvestPlus afin de lutter contre la malnutrition au sein de la population congolaise et la sensibiliser sur l’importance de la consommation des produits agricoles biofortifiés, car contenant la vitamine A, le fer et le zinc.
De son côté, Sylvain Bidiaka, manager-pays de HarvestPlus-RDC, les a invités à s’approprier des différentes thématiques inscrites au programme de l’atelier, afin qu’ils se rendent utile dans le processus de changement des mentalités nutritionnelles au pays. Car, la biofortification peut augmenter la teneur en micronutriments de principales cultures que les communautés pauvres pratiques et consomment déjà. En plus, la biofortification constitue un des moyens d’atteindre les populations rurales malnutries, qui ont un accès limité aux aliments fortifiés et supplémentaires commercialisés sur différents marchés.
Cette technique consiste à enrichir les cultures agricoles vivrières de base courantes, en augmentant leur teneur en vitamines A, en fer et en zinc, à travers des méthodes de sélection naturelle. Les aliments riches issus de ces cultures biofortifiées consommés de manière régulière permettent aux populations de s’approvisionner en micronutriments dont le corps a besoin pour contribuer à la réduction de la faim insoupçonnée dont souffrent certaines communautés, à cause de la pauvreté mais aussi de manque de connaissance d’une alimentation nutritive.

Toucher 40% de Congolais d’ici 2018

Présent en RDC depuis 2010, le programme Harvest Plus, membre du Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole International (CGIAR), est coordonné par le Centre International d’Agriculture Tropicale (CIAT). Ses cultures principales sont le manioc et le haricot. Les cultures secondaires sont le maïs et la patate douce.
Les activités autour de ces cultures varient d’une zone à une autre. A l’Est, la culture primordiale est le haricot et à l’Ouest, le manioc jaune. C’est pour cela que le Programme HarvestPlus a pour vision d’atteindre d’ici 2018, plus de 40% de la population congolaise consommatrice du manioc et des haricots, afin d’éradiquer ce problème de malnutrition.
Pour atteindre cet objectif, il fallait que le Programme HarvestPlus et HarvestPlus-Manioc RDC soient connus des professionnels des médias, en mettant à niveau leurs connaissances sur les concepts tels que la malnutrition, la biofortification des cultures, etc., afin d’éviter la diffusion de messages erronés auprès de la population. Il est aussi question de créer un réseau de journalistes partenaires de HarvestPlus, à même d’informer et sensibiliser la population sur l’importance de la consommation des produits agricoles biofortifiés.
Au cours de cette journée, plusieurs thématiques ont été développées, notamment « HarvestPlus et l’approche biofortification » par Sylvain Bidiaka ; « La malnutrition et la problématique de l’avitaminose A en RDC » par Jacques Muderwa ; « Le journaliste et la sensibilisation agricole des produits biofortifiés : la méthode des recherche et de diffusion de l’information » par le prof Espérance Bayedila ; et « HarvestPlus et l’apport de la communication » par Michel Kimpwene.
Dorcas NSOMUE