Détenu arbitrairement et torturé, Mapeki Junior dépose plainte chez le PGR

Mardi 22 décembre 2015 - 11:33

Dans les geôles des services secrets de la République démocratique du Congo, les prévenus sont soumis à des sévices infrahumains.

Dans une déclaration faite à la presse le samedi 19 décembre 2015, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) se réjouit du dépôt, par M. Mapeki N’labu Junior alias « RADEK Suprême », d’une plainte contre des responsables de I’ANR pour arrestation et détention arbitraires, actes de torture et mauvais traitements.

Selon cette organisation non gouvernementale de défense des droits de l’Homme, la plainte en question a été réceptionnée au bureau du Procureur général de la République (PGR) le vendredi 18 décembre 2015. Elle vise trois plus hauts responsables de l’ANR que RADEK accuse de l’avoir notamment fait tabasser à coup de matraque électrique durant 20 minutes et aspergé de l’eau froide, entre les 1er et le 5 août 2015; aux motifs qu’il serait indiscipliné; et menotté pieds et mains, du 29 octobre au 3 novembre 2015, et tabasser par cinq agents pour avoir protesté contre sa détention prolongée sans être présenté devant l’autorité judiciaire compétente.

 

Il .a annexé à sa plainte douze photos établissant des stigmates de sa torture et les mauvais traitements subis. En outre, il s’est engagé à participer à toutes les étapes de l’enquête et demandé expressément une protection contre toute action de représailles. « Conformément aux articles 12, 13 de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, les autorités judiciaires de la République démocratique du Congo ont l’obligation de procéder immédiatement à une enquête impartiale, prendre des mesures de protection du plaignant et des témoins et d’assurer à la victime une réparation équitable et adéquate », a rappelé Me Georges Kapiamba, président de l’ACAJ.

 

Il a fini par conclure : « La RDC a ratifié la Convention précitée par l’ordonnance-loi ° 89-014 du 17février 1989 et promulgué la loi n° 1/008 portant criminalisation de la torture le 9 juillet 2011 ».

  1. RADEK a été arrêté le 19 mai 2015 par des agents de sécurité avant d’être libéré le 14 décembre 2015. Il poursuit actuellement des soins médicaux appropriés.

 

L’ACAJ recommande au gouvernement de faire mener une enquête exhaustive sur tous les cas de torture et mauvais traitements déjà imputés aux agents de sécurité, faire sanctionner leurs auteurs et ordonner la fermeture de tous les lieux de détention où ces actes se commettent.

 

Donatien NGANDU MUPOMPA