DIALOGUE, ÉLECTIONS 2016 ... : NTANTU-MEY PROPOSE DES PISTES

Mardi 29 septembre 2015 - 06:04

Le dialogue est visiblement bloqué. Plus rien ne bouge depuis quelques temps et rien ne pointe à l’horizon. Pourtant, ce forum était très attendu en vue de déblayer le terrain en faveur des élections apaisées, surtout pour 2016 où l’élection présidentielle doit se tenir. Face à ce blocage, le président du Comité des sages du Cadre de concertation de la Société civile, Jean-Marie Ntantu-Mey, propose sa recette en vue de faire avancer les choses. Il propose, pour ce faire, plusieurs pistes qu’il juge d’ailleurs envisageables. Une contribution au débat politique actuel. Car, indique-t-il, " nous débattons pour proposer des solutions réalistes et non pour avoir raison ".

Jean-Marie Ntantu-Mey aligne quelques ébauches de proposition dans le cadre du dialogue politique qui devrait avoir lieu en RDC. Dans la première proposition, il suggère l’adoption d’un calendrier global ou partiel et progressif des élections avec la même ou une autre équipe de la Commission électorale nationale indépendante.

Dans la deuxième proposition, il souhaite qu’en cas d’un calendrier partiel et progressif, qu’on puisse postposer les élections municipales, communales, urbaines et locales. Il propose ainsi, en troisième position, " que si l’on optait pour un report de l’élection présidentielle, un Gouvernement de transition inclusif devait être mis en place ".

UNE TRANSITION A DUREE RAISONNABLE
Enfin, pour Jean-Marie Ntantu-Mey, la durée de cette éventuelle transition devrait être raisonnable pour ne pas exacerber la patience des citoyennes et citoyens congolais sans ambition politique, qui sont pourtant majoritaires.
Dans ce cas de figure, se demande Ntantu-Mey, qui devrait garantir le respect des accords de ce dialogue ? En se basant sur l’expérience du passé, il estime que les meilleurs garants ne peuvent être que les acteurs politiques congolais qui, conscients de leurs fautes du passé, devraient s’assagir au risque de se voir chasser par le peuple fatigué de leurs interminables intrigues et querelles aussi intestines et qu’inutiles. " La présence de la Communauté internationale, comme témoin ou médiateur, est une bonne chose ; mais elle n’est pas du tout une garantie pour le respect des accords ".

Ntantu-Mey se réfère, pour cela, à la lecture de l’histoire politique congolaise et à ce qui continue à se vivre dans d’autres pays. Il cite la Libye, la Somalie, le Burundi, le Soudan et autres. " La Communauté internationale ne peut donc qu’accompagner et encadrer les acteurs politiques congolais. Encore que ce n’est pas digne pour nous, 55 ans après l’indépendance ", souligne-t-il.

DIFFICULTES A SURMONTER
Quant à la pertinence du dialogue en vue, le promoteur du Bureau d’actions et d’éveil culturel (BAC) pense qu’à un an de la fin du mandat constitutionnel de l’actuel président de la République, tous les analystes de la scène politique congolaise sont d’avis qu’il est moins probable que l’élection présidentielle ait lieu à temps pour des raisons diverses.

Parmi celles-ci, indique-t-il, il y a la difficulté de réaliser le calendrier électoral global et, l’enrôlement de nouveaux majeurs. Pour lui, à ces deux raisons s’ajoutent les moyens financiers. " Cette analyse s’impose aussi bien au pouvoir qu’à l’opposition réaliste", déclare Jean-Marie Ntantu-Mey.

L’ancien ministre M’Zee des Transports se pose ainsi une série de questions : " Devant une telle évidence, quelle attitude faudrait-il adopter ? Par quel mécanisme l’un des prétendus au fauteuil présidentiel devrait-il y accéder ? Comment devrait se comporter l’actuel pouvoir pour éviter que l’opposition n’incite, à tort ou à raison, une partie de la population à des actions regrettables du genre de celles du 16 février 1992 et du 19 et 20 janvier dernier ? Quand nous savons, du reste, que toutes ces deux manifestations et tant d’autres de ce genre n’ont pas souvent inquiété les tenants du pouvoir et de l’opposition".

Pour preuve, poursuit Ntantu-Mey, la plupart des dirigeants de l’époque de la Conférence nationale souveraine (CNS), de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), du Dialogue inter congolais tenu à Sun City, en Afrique du Sud, et leurs opposants respectifs se retrouvent aujourd’hui aussi bien au pouvoir que dans l’opposition. " Beaucoup ont fait le va et vient entre le pouvoir et l’opposition. Dans cette volte-face, la communauté internationale a souvent accompagné l’opposition et le pouvoir suivant ses intérêts. Car, en diplomatie, il n’y a pas d’amis, il n’y a que des intérêts ", rappelle Ntantu-Mey qui a pris part à plusieurs rencontres politiques. M. M.