Dialogue : le centriste du M17 réclame un quota dans le comité préparatoire

Lundi 2 mai 2016 - 12:00
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Alors que le dialogue politique national se dessine entre trois camps, à savoir la Majorité présidentielle, l’Opposition et la Société civile, le M17, qui se considère comme un parti centriste, exige un quota dans le comité préparatoire. Message directement orienté vers le facilitateur désigné de l’UA, Edem Kodjo.

 

Le facilitateur du dialogue national en RDC, le Togolais Edem Kodjo, a visiblement du pain sur la planche dans l’accomplissement de la tâche lui confiée par l‘Union africaine. Il a la lourde mission de réunir autour d’une table les acteurs politiques congolais en vue de discuter et sortir le pays du marasme politique qui le guette, de suite de l’improbabilité d’organiser les élections dans les délais constitutionnels.

 

La mise en place du comité préparatoire de ce dialogue national annoncée pour le week-end du 15 au 17 avril dernier, n’a toujours pas eu lieu, Les tiraillements et la bousculade au portillon pour la composition de ce comité préparatoire, mettraient en mal le travail du facilitateur Edem Kodjo. Si à la Majorité présidentielle, une certaine discipline semble être observée, à l’Opposition tout comme à la Société civile, c’est l’agitation. L’UDPS exige que le quota de 12 délégués de l’Opposition lui revienne. Paternité que lui dénie le groupe de Steve Mbikayi, Azarias Ruberwa, Z’Ahidi Arthur Ngoma, Justin Bitakwira et Sylvanus Mushi Bonane, ayant soutenu la tenue de ce dialogue.

 

DROIT AU CHAPITRE

Lorsqu’à la Société civile, Katy Kalanga, coordinatrice et porte-parole de la structure dénommée « Société civile dans toute sa diversité », exige le double du quota accordé à l’Opposition et à la Majorité, les partis politiques Maï-Maï exigent de leur côté huit délégués au comité préparatoire de ce forum en tant que forces politiques non alignées.

 

Les centristes tiennent aussi à avoir la voix au chapitre. C’est le cas du M17, 1ouvement du 17 Mai d’Augustin Kikukama, qui attire l’attention du facilitateur sur l’existence de leur courant politique qui n’est ni de la Majorité ni de l’Opposition. Non sans raison, ce parti pro-Kabila père, brandit une décision de l’Union africaine dans un contentieux électoral de 2006, l’ayant opposé à la RDC.

Une décision rendue par la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples lors de sa 18ème session extraordinaire tenue du

29 au 7 aout.2015 à Nairobi et adoptée lors de la 28e session ordinaire du Conseil exécutif de l’Union africaine tenue du 27 au 29 janvier 2016 à Addis-Abeba.

Dans cette décision, outre la récompense financière que le gouvernement doit à ce parti pour le préjudice subi aux législatives avec l’invalidation injustifiée de ses 29 députés nationaux dans la ville de Kinshasa, l’Union africaine demande sur surplus à la RDC de réitérer par toutes les voies de publication officielles pertinentes, l’existence légale du M17 et de veiller à ce que le parti participe librement à l’animation de la vie politique en RDC. Selon Augustin Kikukama, président national du M17, le dialogue national faisant partie de la vie politique du pays, son parti doit impérativement y participer et que c’est une obligation pour le facilitateur, qui est une émanation de l’UA, de s’exécuter sans tergiversation.

 

Au cas contraire, estime l’ancien collaborateur de Mzee Laurent Désiré Kabila, M. Kodjo cracherait sur une décision de l’organisation qui l’a mandaté au Congo.

Et si tel est le cas, s’interroge le président du M17, quelle garantie on donnerait aux résolutions qui sortiront de ce dialogue national en vue, 1ers- que le facilitateur lui-même n’est pas respectueux des décisions de l’Union africaine dont il est l’émanation ?

Par P.M.