DIALOGUE : LE RASSEMBLEMENT DIT NON À LA CENCO

Mardi 30 août 2016 - 09:12
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Par conséquent, Etienne Tshisekedi et ses pairs appellent à " une mobilisation active autour des actions de résistance pacifique décrétées à partir
de ce jeudi 1er septembre 2016 ".
Le Rassemblement des forces politiques et sociales acquis au changement ne bouge pas de ses lignes, en dépit de nombreux appels de la Communauté internationale et même de la Majorité présidentielle (MP) à rejoindre une franche de l’Opposition partie prenante au Dialogue. Hier lundi 29 août, les bons offices de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) n’ont pas suffi pour convaincre les cadres de cette plateforme de l’Opposition. A la place, les Evêques ont reçu une fin de non recevoir de la délégation du Rassemblement, conduite par Gilbert Kiakwama.

Après plus d’une heure d’échanges à huis clos, la délégation du Rassemblement a confirmé que l’option levée est restée inchangée et a rappelé ses préalables. Il s’agit de la récusation d’Edem Kodjo, de la libération des prisonniers politiques (nommément Diomi Ndongala, Jean-Claude Muyambo...), la cessation des poursuites judiciaires contre Moise Katumbi. "Nous-mêmes, on a écouté, mais on n’a pas retenu, grand chose. On attend voir.
Nous allons nous assumer. Je crois que s’il y a quelque chose à dire, c’est surtout à notre peuple qui ne devra pas se décourager. Il ne faut jamais penser qu’il y aura quelqu’un d’autre qui viendra défendre cette terre de nos ancêtres", a lâché Joseph Olengankoy, membre du comité des sages du Rassemblement, à la sortie de la rencontre.

DESOBEISSANCE CIVILE
Le Rassemblement radicalise sa position en rejetant "toutes les conclusions qui sortiront de ce pseudo dialogue, qui est un complot organisé contre la Nation pour liquider le Pacte républicain, conclu de haute lutte à Sun City". Cette plateforme lance ainsi des actions de désobéissance civile du 1er au 19 septembre.
Pour le Rassemblement, "le facilitateur récusé vient d’aggraver la crise politique que traverse notre pays en réunissant en dialogue les ennemis de la République, désormais bien identifiés, qui acceptent d’accompagner Joseph Kabila dans sa détermination à obtenir, coûte que coûte, un troisième mandat, en violation flagrante de la Constitution ".
D’où l’appel à "une mobilisation active aux actions de résistance pacifique décrétées par le Rassemblement à partir du 1èr septembre 2016 ", précise un communiqué rendu public hier lundi 29 août et signé par le président du conseil des sages du Rassemblement.
Dans le lot des actions à mener, figure cet appel aux Congolais " de participer massivement au sit-in auprès des bureaux de la CENI de différents chefs-lieux des provinces et des missions diplomatiques de la RDC à l’étranger, le lundi 19 septembre 2016, afin de réclamer la convocation immédiate de l’élection présidentielle et de déposer le préavis constitutionnel à l’actuel chef de l’Etat, qui doit libérer la présidence de la République le 19 décembre 2016 ".

" LE 20 DECEMBRE N’EST PAS NEGOCIABLE "
La démarche du Rassemblement " s’inscrit dans le respect même de la Constitution ". Pour certains ténors de cette Opposition, "l’alternance démocratique au pouvoir le 20 décembre 2016 n’est pas négociable ". Raison pour laquelle, les militants de cette plateforme comptent activer l’Article 64 de la Constitution ", en vue de permettre à chacun des Congolais de se prendre en charge pour chasser la dictature ".
Cette disposition de la Constitution, rappelle-t-on, stipule que " tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution. Toute tentative de renversement du régime constitutionnel constitue une infraction imprescriptible contre la nation et l’Etat. Elle est punie conformément à la loi ".
Depuis le retour d’Etienne Tshisekedi, l’Opposition « genvaliste » ne cesse de récuser le facilitateur Edem Kodjo, qu’elle accuse de jouer le jeu du camp présidentiel. C’est dans ce sens qu’elle a boudé l’invitation lui lancée par l’ancien premier ministre Togolais pour prendre part au comité préparatoire du Dialogue, dont les travaux proprement dits s’ouvrent le jeudi 1er septembre à Kinshasa.
Le Rassemblement est resté à l’écart des assises de Béatrice hotel et reconnaît n’y avoir délégué personne, même si l’on a aperçu certains membres d’obédience tshisekediste.
En lieu et place du dialogue convoqué par l’envoyé de l’Union africaine (UA), le Rassemblement revendique haut et fort le " dialogue véritable, crédible et inclusif se conformant à la Résolution 2277 des Nations Unies et l’engagement de la RDC à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba". Rachidi MABANDU

Communique du Rassemblement

Congolaises et congolais chers compatriotes,
L’heure est grave !

Monsieur Edem Kodjo, facilitateur récusé, vient d’aggraver la crise politique que traverse notre pays en réunissant en dialogue les ennemis de la République, désormais bien identifiés, qui acceptent d’accompagner Monsieur Kabila dans sa détermination à obtenir, coûte que coûte, un troisième mandat en violation flagrante de la Constitution.
C’est pourquoi, par ma voix, le Rassemblement, tout en réaffirmant son attachement à la tenue d’un dialogue véritable, crédible et inclusif conformément à la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, demande au peuple congolais :
1. De rejeter toutes les conclusions qui sortiront de ce pseudo dialogue qui est un complot organisé contre la Nation pour liquider le pacte républicain conclu de haute lutte à Sun City ;
2. De se mobiliser et de participer activement aux actions de résistance pacifique décrétées par le Rassemblement à partir du 1er septembre 2016 ;
3. De participer massivement au sit-in auprès des bureaux de la CENI de différents chefs -lieux des provinces des et des missions diplomatiques de la RDC à l’étranger, le lundi 19 septembre 2016, afin de réclamer la convocation immédiate de l’élection présidentielle et de déposer le préavis constitutionnel de Monsieur Kabila qui doit libérer la présidence de la République le 19 décembre 2016 ;
Peuple congolais, le moment est arrivé où, conformément à l’article 64 de notre Constitution, nous allons devoir nous prendre en charge pour chasser la dictature.
Pour le Rassemblement, l’alternance démocratique au pouvoir, le 20 décembre 2016, n’est pas négociable.

Fait à Kinshasa, le 29 août 2016
Pour le Rassemblement
Le président du Conseil des sages
Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA