DIALOGUE : L’ONU, L’UE, L’UA, ET L’OIF EN APPUI À EDEM KODJO

Mardi 7 juin 2016 - 07:03
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Ces institutions internationales ont convenu hier lundi 6 juin 2016 de mettre en place un groupe de soutien à la Facilitation du Dialogue politique en RD Congo. L’équipe comprendra des représentants de la CIRGL et de la SADC. Le Groupe de soutien à Edem Kodjo aura pour mission de maximiser les chances à ce Forum politique dont la tenue effective demeure jusqu’ici sujet à controverse.

Dialogue. Encore et toujours le Dialogue en RD Congo. Emprunter du lexique obstétricien, on parlerait d’une grossesse à terme, mais dont la femme porteuse ne présente aucun signe d’enfantement. Une telle situation ne peut que préoccuper les sages-femmes. La métaphore vaut son pesant d’or. Voici plus d’une année. Le Dialogue politique tant réclamé par l’Opposition politique en RD Congo et convoqué par le Président Joseph Kabila depuis fin novembre 2015, peine à se tenir. Bien au contraire. En lieu et place, on assiste à des postures politiciennes qui contrastent avec la tenue effective de ce Forum national. Si la Majorité présidentielle au pouvoir et la Société civile se disent prêtes pour cette rencontre, une bonne partie de l’Opposition quant à elle, s’arc-boute sur une position qui frise un refus manifeste de participer aux assises de ce Dialogue. Au bas mot, un gel de temps qui ne profite sans doute pas à la population. Sauf à ses inspirateurs et leurs parrains. La question est de savoir jusqu’où irait cet ajournement tacite de la tenue du Dialogue politique en RD Congo ? Le tableau de bord n’affiche guère jusqu’ici des données satisfaisantes. A tout le moins, aucun pas significatif n’est franchi jusqu’à ce jour. Ne serait-ce que sur les préalables. Le Comité préparatoire annoncé depuis plusieurs mois n’est jamais effectif. Le Facilitateur Edem Kodjo, très patient, refuse de jouer le jeu de la classe politique qui le pousse à la faute. Le Togolais prend son mal en patience et se montre déterminé à conduire à terme, la mission que l’Union africaine lui confiée.

Face aux atermoiements et aux calculs politiciens de la Classe politique rd congolaise, les Nations unies, l’Union africaine (UA), l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) lèvent une option qui parait non négligeable. Dans un communiqué de presse rendu public hier lundi 6 juin, ces organismes ont convenu de mettre sur pied un Groupe d’appui à la Facilitation du Dialogue politique en RD Congo. Selon ledit communiqué conjointement signé par les quatre Organisations citées ci-dessus, cette équipe comprendra en son sein des représentants de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs (CIRGL) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Le Groupe de soutien à Edem Kodjo aura pour mission de maximiser les chances de ce Forum politique dont la tenue effective demeure jusqu’ici sujet à controverse. Si ce Panel est effectif, alors Edem Kodjo pourrait pousser un ouf de soulagement. Buté depuis des mois aux caprices des politiciens congolais, l’émissaire de l’Union africaine peut désormais compter avec ce renfort de la CIRGL et de la SADC, tel que décidé par les quatre signataires du communiqué de presse repris ci-dessous.
Dans ce même communiqué, l’ONU, l’UA, l’OIF et l’UE s’engagent à mobiliser l’expertise et les ressources nécessaires pour maximiser les chances de réussite du dialogue politique en RD Congo, tout en réitérant leur " plein soutien aux efforts de facilitation conduits par M. Edem Kodjo, au nom de l’UA".
Par ailleurs, l’ONU, l’UE, l’UA, et l’OIF exhortent tous les acteurs politiques et de la Société civile congolais à se joindre au Dialogue et à apporter leur entière coopération au Facilitateur. La finalité étant de préserver la paix et la stabilité dans le pays. Mais aussi, d’approfondir le processus démocratique et l’État de droit, rappellent ces organisations. Les 4 structures soulignent dans le même communiqué, l’importance cruciale que revêtent la tenue et la conclusion réussie d’un Dialogue politique entre tous les acteurs congolais, pour leur permettre " d’arriver à un consensus permettant la tenue, dans le cadre de la Constitution congolaise, d’élections libres, régulières, transparentes et crédibles ". Elles demandent au Gouvernement et à tous les acteurs politiques en RDC de s’abstenir de toute action de nature à accroître la tension politique et à conduire à la violence.
La décision de l’ONU, l’UE, l’UA, et l’OIF de venir en renfort à la Facilitation au Dialogue intervient alors qu’une frange de l’Opposition conteste Edem Kodjo et le menaçe même de quitter le sol congolais. Certains opposants dont Steve Mbikayi souhaite simplement le départ du facilitateur du Dialogue qu’il accuse de " partialité ". Ils reprochent notamment à l’ancien Premier ministre togolais de " se focaliser " sur le parti UDPS d’Etienne Tshisekedi. " On n’a jamais vu dans un pays qu’on donne le rôle à un parti politique de gérer d’autres partis politiques ", ont-ils déclaré s’opposant même à la mise en place du groupe de travail annoncé par Edem Kodjo. Rachidi MABANDU et L.K.

LES ORGANISATIONS PARTENAIRES DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO REAFFIRMENT LEUR SOUTIEN AU DIALOGUE POLITIQUE DANS CE PAYS ET APPELLENT TOUS LES ACTEURS CONGOLAIS A ŒUVRER A LA TENUE ET AU SUCCES DE CE DIALOGUE

Addis-Abeba, Bruxelles, New York et Paris, le 5 juin 2016 : L’Union africaine (UA), les Nations unies, l’Union européenne (UE) et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) continuent de suivre de près l’évolution de la situation en République démocratique du Congo (RDC). Les quatre organisations opèrent dans le cadre de leur partenariat au service de la paix et de la sécurité en Afrique, ainsi que de leur engagement collectif à aider la RDC à consolider les acquis enregistrés au cours de la décennie écoulée.
Les quatre organisations partenaires soulignent à nouveau l’importance cruciale que revêtent la tenue et la conclusion réussie d’un dialogue politique entre tous les acteurs congolais pour leur permettre d’arriver à un consensus permettant la tenue, dans le cadre de la Constitution congolaise, d’élections libres, régulières, transparentes et crédibles. Il s’agit, ce faisant, de préserver la paix et la stabilité dans le pays, mais aussi d’approfondir le processus démocratique et l’État de droit.
Les quatre organisations réaffirment leur plein soutien aux efforts de facilitation conduits par M. Edem Kodjo, au nom de l’UA. Elles ont convenu, dans ce contexte, de mettre en place un groupe de soutien à la facilitation, comprenant également des représentants de la Conférence internationale de la région des grands lacs (CIRGL) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), et de mobiliser l’expertise et les ressources requises pour maximiser les chances de réussite du dialogue.
Les quatre organisations soulignent la responsabilité primordiale qui incombe au Gouvernement et à toutes les parties congolaises concernées pour la préservation de la paix et de la stabilité en RDC, la consolidation des acquis obtenus de haute lutte et l’approfondissement de la démocratie et de l’Etat de droit. À cet égard, elles exhortent tous les acteurs congolais à se joindre au dialogue et à apporter leur entière coopération au Facilitateur, ayant à l’esprit que celui-ci agit dans le cadre des instruments pertinents de l’UA et de la résolution 2277. Elles leur demandent instamment de s’abstenir de toute action de nature à accroître la tension politique et à conduire à la violence. La retenue et l’esprit de responsabilité sont plus que jamais nécessaires en cette étape particulière de l’histoire de la RDC. Elles appellent dans le même temps le Gouvernement à continuer à promouvoir le respect des droits et libertés prévus par la Constitution, y compris par la libération des détenus politiques, conscientes qu’elles sont de ce que la préservation de l’espace politique, et l’exercice des droits fondamentaux garantis par la Loi fondamentale sont une condition sine qua non pour permettre la réussite du dialogue politique que le Président Joseph Kabila appelle de ses vœux.