Le Professeur Dr. Jean-Jacques Muyembe Tamfum, a animé le week-end dernier, au Centre hospitalier « Vixam », une matinée scientifique, sous le thème: « Ebola et le rôle de la RD Congo en Afrique et dans le monde ». Placée sous le haut patronage de son Eminence, le Cardinal Monsengwo Pansinya, l’Archevêque du diocèse de Kinshasa, cette matinée a tenu ses promesses. Ouverte par l’Abbé Koko, représentant du Cardinal Monsengwo, cette matinée scientifique était introduite par M. Victor Haddad, responsable de Vixam et membre du comité organisateur qui a rendu un hommage mérité au professeur Dr. Muyembe pour ses recherches aujourd’hui gratifiées par plusieurs Prix à travers le monde dont le Prix Mérieux obtenu en juin 2015.
Près d’une centaine de professionnels de santé (médecins, professeurs; infirmiers, chercheurs, communautés religieuses et professionnels des medias ont pris part à cette journée scientifique le 20 juin 2015 sous le thème: « Ebola et le rôle de la RDC en Afrique et dans le monde ». C’était une occasion pour le Dr. Muyembe et son équipe de démontrer les efforts fournis par la RDC et son expérience dans la lutte contre Ebola qu’elle ne cesse de partager avec les autres africains.
Le Dr Jean-Jacques Muyembe a pris la parole pour expliquer à l’assistance que le virus à Ebola est une réalité. Beaucoup reste à faire. S’il est prouvé le mode de transmission entre l’animal et l’être humain certains modes de transmission ne sont pas prouvés scientifiquement tels que par voie sexuelle, piqures de moustique ou encore l’aérosol.
Pour le professeur Muyembe, la solution serait, avant que le vaccin n’arrive, l’application stricté des mesures de précautions prônées par l’organe de la santé mondiale (se laver toujours les mains, porter des gants, employer les barrières physiques qui sont masques et bonnets, avoir une pratique de travail sans risque, utiliser les équipements de protection personnelle et individuelle, éliminer correctement les déchets cliniques).
Le Dr. Justus Nsio, épidémiologiste, note quant à lui que les personnes les plus exposées sont celles qui sont en contact permanent avec les malades: les infirmiers, les médecins, les gardes malades, les personnes aidant, les familles partageant les mêmes toits avec les malades, les participants aux funérailles. Sans oublier ceux qui préparent les cadavres et qui font des rites funéraires, ainsi que le personnel à l’hôpital et les tradi-praticiens. Et, comme on peut le constater, c’est par les mains, les blessures, les yeux, la bouche, le nez que les humains contactent cette maladie d’Ebola. Alors, il faut également, a-t-il ajouté, éviter, à domicile, les facteurs d’amplification pour le personnel de santé qui sont l’automédication sous forme de prélèvement, de traitement, des piqûres, voir de chirurgie). A l’hôpital, on évitera, la gestion privée des malades, le comportement à risque, la non application des mesures de précaution standards, la routine-confiance excessive de son expérience. A ce stade, souligne Dr. Justus Nsio, le réservoir animal pour la maladie n’est pas spécifié, bien que le chimpanzé passe pour l’agent transmetteur du virus. Il n’existe pas encore de médicaments ni de vaccin. Le diagnostic clinique est impossible jusque-là. Un diagnostic différentiel est pratiqué avec le palu par exemple. Et le traitement thérapeutique se fait à base des antibiotiques, des supports nutritionnels, des antipaludéens et autres.
M.L