Pour évaluer l’ampleur de l’impact socio-économique de la Maladie à Virus Ebola (MVE) sur les communautés affectées du territoire de Boende, dans la province Equateur, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD, en collaboration avec le Ministère de la Santé Publique, a lancé une étude sur le terrain.
Il ressort de cette étude qui vient d’être validée, que les germes d’une nouvelle épidémie sont toujours présents au vu du contexte local.
Les résultats de cette étude montrent que la situation des populations demeure extrêmement précaire car les germes d’un nouvel épisode de la maladie à virus Ebola sont toujours présents. En effet, la grande pauvreté continue de sévir dans le contexte d’une économie axée sur les écosystèmes, notamment la forêt, et la consommation de ses produits tels que la viande animale qui est un vecteur de la maladie.
Cette étude montre que durant l’épidémie, 24,3% des ménages n’ont rien produit contre 13% avant la crise. Cette baisse du volume de la production agricole a eu un impact direct sur le marché entrainant une hausse des prix des denrées alimentaires allant de 12,5% pour les arachides et 233,33% pour la viande de porc, ce qui a aggravé l’appauvrissement de la population.
Les impacts sociaux sont multiples pour les familles directement touchées. On note, entre autres, la psychose d’une maladie à fort taux de mortalité (49 décès sur 66 cas, soit un taux de létalité de 74,2% en quatre mois), le veuvage, la perte d’un ou des deux parents, la stigmatisation et le dérèglement des us et coutumes.
Selon cette étude, il est nécessaire de poser des actions concrètes.
C’est dans ce sens qu’elle propose des recommandations qui concernent les secteurs de la santé, de l’agriculture, des infrastructures et l’assistance psycho-sociale.
Elle propose notamment : la redynamisation du secteur de la santé qui implique la surveillance des maladies et la nutrition ainsi que le renforcement de l’accès aux soins de santé et la viabilisation des infrastructures sanitaires ; la redynamisation du secteur agricole qui passe par le développement d’un pôle de commercialisation des produits agricoles autour de Lokolya, le développement d’un centre de reproduction de semences améliorées à Djera, la relance de l’élevage pour ne plus recourir à la chasse en foret de moins en moins fructueuse, la promotion des association paysannes et l’accès des paysans au crédit pour accroitre la production.
L’étude propose, par ailleurs, la redynamisation des infrastructures qui passe notamment, par le désenclavement du territoire et l’ouverture/réaménagement des pistes routières et enfin, la prise en charge psycho-socio-économique qui implique la scolarisation des jeunes et l’alphabétisation des adultes, les formations citoyennes ainsi que l’appui à l’appropriation de projets communautaires.
Par Carroll Madiya